La sauvegarde de l’emploi s’est invitée en bonne place dans la campagne électorale. Le candidat président a pris la peine d’intervenir en personne pour trouver des solutions à certains, tandis que d’autres candidats rivalisaient de propositions pour assurer le maintien de la production française.

Les restructurations d’entreprise, avec ou sans plan social, avec ou sans délocalisations, sont un problème de longue date. Depuis les années 1970, on restructure sans arrêt en France. Au détriment de pans entiers de l’industrie s’est imposée une pratique constante d’optimisation du ratio de l’emploi par rapport à la richesse produite, devenue un des critères de la performance des entreprises. Tout se passe pourtant comme si l’on venait tout juste de réaliser que ce que l’on encense au nom de la productivité posait soudain problème d’un point de vue social.

Rachel Beaujolin-Bellet, professeure de GRH à Reims Management School, et Géraldine Schmidt, professeure à Paris 1, rappellent à la fois le contexte économique dans lequel s’inscrivent les restructurations, les pratiques de gestion auxquelles elles correspondent, les mécanismes de décision mis en œuvre et leur impact sur les hommes. Pour les auteures, l’enjeu n’est pas de contester ce qui semble devenu une pratique universelle mais plutôt d’interroger la manière dont les entreprises procèdent.? Objectif : les encourager à mieux évaluer leurs démarches, ainsi que les enjeux financiers et humains afin de limiter les aspects négatifs.

À défaut de définir une formule optimale qui serait à appliquer dans tous les cas, les auteures concluent en encourageant les entreprises concernées à davantage d’anticipation, de concertation et de négociation en vue d’un partage solidaire des responsabilités entre acteurs.

Les Restructurations d’entreprises

Rachel Beaujolin-Bellet et Géraldine Schmidt, La Découverte, 127 pages, 10 euros.