Chaque année, le parc d’attractions Walibi des Avenières, en Isère, recrute pour la saison 250 personnes pour 20 types de postes différents : hôte d’accueil, employé polyvalent de restauration, animateur, caissier, technicien de manèges… « Depuis plusieurs années, nous sélectionnions sur entretiens individuels, explique Grégory Cany, responsable des opérations. Nous avons souhaité une méthode qui nous ressemble davantage. »

Fin 2009, un groupe de travail composé de recruteurs des quatre parcs Walibi, du Parc Astérix, du musée Grévin, de France Miniature et de la Mer de Sable, tous membres du groupe Compagnie des Alpes, a ainsi conçu la méthode “stars” – terminologie utilisée pour désigner les clients du parc –, évaluant les savoir-être et adaptée à chacun de ces métiers.

Les candidats postulent de manière classique, en envoyant leur CV par Internet ou par courrier. « Mais nous n’y prenons que les informations pratiques sur les personnes, assure le recruteur. Nous refusons d’emblée les mineurs et privilégions ceux qui n’habitent pas trop loin. Nous savons par expérience qu’ils ne restent pas dans la durée lorsque le coût des trajets est trop élevé. »

Les candidats retenus sont invités à une demi-journée de sélection. Ils sont répartis en groupes, qui passent par trois ateliers de 30 minutes chacun. Ces “studios” sont animés par les trois chefs de service du parc. Dans le premier, le groupe doit construire une guitare en carton. C’est l’occasion d’observer l’esprit d’équipe, le leadership et la créativité de chacun. Le second, un jeu de mimes, révèle les capacités de communication et le souci d’entraide. Quant au troisième, c’est un quiz écrit, à partir de cartes à jouer portant sur l’univers Walibi. Il permet de tester les compétences en calcul mental, logique et rapidité.

Pour opérer la sélection, « nous avons élaboré un système de notation portant sur 14 critères, indique Grégory Cany. Chacun est noté sur 3 et ceux qui n’atteignent pas la moyenne ne sont pas retenus. Nous voulons des personnes s’exprimant bien, ayant une prestance, capables de jouer un rôle et d’interagir avec leurs collègues et les clients ».

Si cette méthode est plus rapide car collective, elle permet aussi de démultiplier le temps passé par chaque candidat devant les recruteurs, seul moyen, selon le responsable, d’évaluer le savoir-être : au lieu de rester pendant 15 minutes devant un seul d’entre eux, chacun est observé par les trois chefs de service pendant une heure et demie. Walibi organise ses sessions de recrutement – une quinzaine depuis le 6 février dernier – en fonction du rythme d’arrivée des candidatures et du nombre de postes restant à pourvoir.

Avec un an de recul, le parc est satisfait de la méthode et en veut pour preuve l’augmentation de l’indice de satisfaction de sa clientèle, ainsi qu’une plus grande fidélisation des saisonniers : 33 % sont revenus cette année, contre 26 % en 2011. « Le transfert de compétences en est facilité, assure Grégory Cany. Cela nous permet de faire parrainer les nouveaux par ces anciens lors de la journée d’accueil, qui a eu lieu le 31 mars cette année. »

Les autres sites de la Compagnie des Alpes représentés au groupe de travail qui est à l’origine de cette méthode l’ont également adoptée. « Le Parc Astérix, où j’étais auparavant en poste, a abandonné la méthode de recrutement par simulation (MRS) de Pôle emploi pour celle-ci, rapporte le directeur du parc isérois. Elle n’était de toute façon pas adaptée à tous les postes et nécessitait de faire passer des tests différents selon les métiers. La méthode “stars” est plus polyvalente. » Quant à son coût, il se limite à l’achat du carton et des ciseaux pour le premier “studio”.