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LE SOCIAL LEARNING, AVENIR DE L’E-LEARNING A AUCHAN

Pratiques | publié le : 03.04.2012 | VALÉRIE GRASSET-MOREL

Face à un modèle d’e-learning qui s’essouffle, Auchan rénove ses pratiques en accentuant l’interactivité et en développant le “social learning” via les réseaux sociaux.

L’e-learning accompagne deux étapes importantes de la vie du collaborateur d’Auchan : la prise de fonction et l’acquisition des fondamentaux du métier. « De nombreux salariés ont travaillé ailleurs avant d’être embauchés chez nous : l’e-learning permet d’évaluer leurs acquis », précise Sylvie Lerouge, en charge de l’innovation pédagogique à l’IFE (Institut de formation à l’excellence) du groupe de grande distribution Auchan France. Les phases de perfectionnement des collaborateurs s’effectuent plus classiquement en présentiel ou en blended learning.

Redonner du sens et remotiver

Le groupe (qui emploie 59 233 salariés, dont le taux d’accès à la formation est de 87,66 %, soit 1 202 207 heures) a démarré sa pratique d’e-learning au début des années 2000 en proposant sur l’intranet des modules express sur la connaissance des produits (huîtres, jambon sec, rasoirs, aspirateurs, etc.). À partir de 2004, Auchan est passé à une étape plus industrielle de conception de produits pédagogiques. « Sur la plate-forme LMS WBT Manager/Xperteam, nous disposons de quelque 500 modules de formation tous secteurs : modules sous-vêtements et layette pour le rayon textile par exemple, décorations de Noël, piscine, engrais pour le rayon jardin… », explique Sylvie Lerouge.

Problème : ce modèle s’est essoufflé et usé, et les salariés s’en sont détournés : « Il était urgent de changer nos pratiques, de redonner du sens à l’e-learning pour remotiver les collaborateurs dans leur apprentissage », explique la responsable innovation pédagogique.

Pour ce faire, Auchan fait le choix d’une interactivité accrue. Premièrement, ont été lancées en 2011 des expériences d’incrustation vidéo pour ajouter un acteur ou un personnage animé aux modules afin de donner davantage de réalisme aux situations. Deuxièmement, l’IFE a acheté la licence de l’outil Tactic ! Éditeur, un logiciel de création de cours multimédia interactifs.

« Jusqu’alors, nous n’avions en interne qu’une seule personne ressource capable de fabriquer des modules en ligne. Aujourd’hui, grâce à ce type d’outil, cette compétence est transférée à toute l’équipe. La réalisation des modules est optimisée : temps de production plus courts, réutilisation des pages, investissements graphiques », se réjouit Sylvie Lerouge.

Un modèle plus adapté aux changements

Autre piste pour redonner vie à l’e-learning : le coupler au “social learning” via les réseaux­sociaux. « Les réseaux sociaux d’entreprise, ou communautés d’apprenants, permettent de se former de façon informelle et, parfois, de réconcilier les salariés avec la formation, justifie André Goli, président d’Edu-Performance, entreprise canadienne d’e-learning et prestataire de l’IFE. On s’éloigne du schéma de la formation verticale en silo héritée du pouvoir de direction du chef d’entreprise où l’employé est l’objet de la formation, pour aller vers un schéma horizontal plus adapté aujourd’hui à l’accélération des changements dans l’entreprise. »

En 2011, Auchan a lancé des communautés de métier par rayon : poissonnerie, boucherie, LSE (librairie supports enregistrés), images nomades. « Sur ces espaces collaboratifs, tout un chacun devient producteur de contenu par des mises en ligne de documents, de vidéos, des retours d’expérience, des échanges de bonnes pratiques », explique Sylvie Lerouge. Ces communautés sont animées par une personne des achats, autour des temps forts du commerce. La participation de l’IFE à ces communautés commence à se construire : observation et capitalisation des bonnes pratiques, interaction avec les formations existantes…

À l’écoute des besoins

« L’objectif n’est pas d’opposer ces communautés à l’e-learning comme on a pu opposer l’e-learning au présentiel. L’un ne chasse pas l’autre : on fait à la fois de l’e-learning, du présentiel, du blended et du collaboratif. Il faut surtout aller vite et être à l’écoute des besoins des salariés », conclut Sylvie Lerouge. Bilan dans les mois qui viennent.

Auteur

  • VALÉRIE GRASSET-MOREL