« Remettre la France debout ! », telle est la conclusion sous forme d’injonction du dernier ouvrage de Michel Rocard. Cette ambition en période électorale, dans un contexte de crise, se veut fondée sur une analyse ­structurelle du fonctionnement du capitalisme mondial. Un système qui a certes engendré une prospérité sans précédent dans l’histoire des puissances occidentales, mais qui, depuis sa dérégulation à partir des années 1970, n’en finit pas de susciter des crises financières, économiques, sociales et environnementales dont on peut redouter qu’elles conduisent au chaos mondial.

L’intérêt de ce livre est de replacer l’échéance politique prochaine dans un débat plus vaste sur les conditions de viabilité du système. Partant du constat qu’en France, aujourd’hui, un tiers de la population se trouve en situation de pauvreté ou de précarité, l’auteur rappelle les raisons historiques d’une réalité sur laquelle on insiste trop peu, selon lui, et son rapport avec les autres menaces (économique, écologique, humanitaire, sécuritaire…) qui pèsent non seulement sur la France mais sur le monde entier. Son propos garde un côté donneur de leçons, mais il faut avouer qu’en l’occurrence, la leçon est magistrale de clarté.

Convaincu qu’on ne sortira de la crise qu’à condition de vraiment la comprendre, Michel Rocard fait ici un effort remarquable pour tenter d’expliquer les termes d’un débat qui semble dépasser bon nombre d’électeurs.

“Mes points sur les i”

Michel Rocard, Odile Jacob, 270 pages, 19,90 euros.