Jean-Paul Bailly avait annoncé le 19 mars quatre décisions : un grand dialogue aux niveaux national et local jusqu’au 15 septembre, un cycle rapide de négociations pour aboutir à des mesures concrètes d’ici au 30 avril, le report de six mois du déploiement de l’actionnariat salarié et la nomination d’une médiatrice de la vie au travail (lire ci-dessous). Mais les syndicats restent sur leur faim quant à leur demande de gel des restructurations.

À l’issue d’une rencontre plénière entre la direction de La Poste et les syndicats, le 27 mars, ces derniers ont déploré, dans un courrier commun CGT-SUD-CFDT-FO-CFTC-CGC-Unsa, le « monologue » de la direction.

Ils ont donc décidé de boycotter des réunions organisées par les différents métiers en exigeant que les dicussions restent au niveau de la direction générale. « Nous reprochons une méthode de gouvernance qui permet aux différents métiers de faire ce qu’ils veulent », dénonce Hervé Tellier, secrétaire fédéral de la CGT-Fapt. La réponse de Jean-Paul Bailly n’a pas tardé, et elle indique clairement que « les réunions envisagées avec les métiers étaient destinées à travailler […] à la préparation de la réunion plénière suivante ».

Dans ce même courrier, le président de La Poste confirme sa volonté de dialogue national avec les syndicats, d’ici à fin avril, sur plusieurs thèmes, dont les chantiers de négociation à ouvrir et les premières mesures nationales sur la vie et le bien-être au travail. Et, signe d’ouverture, il indique que la méthode de conduite du changement discutée avec les syndicats s’appliquera à tous les projets de l’entreprise ayant des impacts sur la vie au travail. De plus, les comités techniques prévus ne pourront avoir à leur ordre du jour que des points n’ayant pas d’impact sur la vie au travail.

Des réunions sont programmées les 5, 12, 17 et 23 avril prochains. En parallèle, Jean Kaspar, ancien secrétaire général de la CFDT (lire ci-dessous), nommé président de la commission du grand dialogue de La Poste, reçoit les syndicats cette semaine.

Cette commission est composée d’un représentant de chaque organisation syndicale représentative, de dirigeants de l’entreprise et de personnalités qualifiées. Elle a pour mission « d’analyser la situation de l’entreprise et de ses salariés, en matière de vie au travail ». Elle remettra un rapport, début septembre, sur l’analyse de la situation et formulera des préconisations.