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L’Institut de l’entreprise recense sur le terrain les solutions pour l’emploi des jeunes

Actualités | publié le : 03.04.2012 | AURORE DOHY

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L’Institut de l’entreprise recense sur le terrain les solutions pour l’emploi des jeunes

Crédit photo AURORE DOHY

Afin d’identifier et de contribuer à diffuser des dispositifs innovants en matière de recrutement et d’intégration des jeunes, l’Institut de l’entreprise a mené l’enquête auprès de ses grandes entreprises adhérentes. Et suggère des pistes d’amélioration en matière d’insertion professionnelle.

Ce n’est pas un énième livre blanc destiné à nourrir les propositions électorales des candidats à l’élection présidentielle sur l’emploi des jeunes. Alors que le ministère du Travail a annoncé, le 26 mars, 3,5 % de hausse du chômage des jeunes au cours des douze derniers mois, l’Institut de l’entreprise – un think tank fédérant 130 employeurs – a opté pour une démarche résolument “terrain”. Rendue publique le 27 mars, son étude intitulée “Agir collectivement pour l’emploi des jeunes” fait la part belle à une quinzaine d’initiatives mises au point par ses adhérents – parmi lesquels La Poste, la Société générale, Schneider Electric, DCNS, McDonald’s, Veolia Environnement, Capgemini, le Crédit agricole – en matière de recrutement et d’intégration des jeunes.

Quinze initiatives

Jugées particulièrement innovantes par l’association, ces expériences sont présentées sous forme de “cas d’entreprise” solidement documentés. « Alors qu’une multitude de dispositifs publics et de “plans jeunes” se sont succédé au cours des 35 dernières années, nous avons voulu appeler nos entreprises adhérentes, dans un contexte de contraction de la dépense publique, à prendre conscience du rôle qu’elles peuvent directement jouer afin de faciliter l’intégration des jeunes dans la vie active », explique Frédéric Monlouis-Félicité, le délégué général du think tank.

Afin de pérenniser cette démarche d’observation et de diffusion, l’institut a annoncé parallèlement le lancement d’un Observatoire pour l’emploi des jeunes qui sera présidé par Françoise Gri, présidente de Manpower France.

« Certes, les dispositifs d’envergure n’existent pas encore pour intégrer les quelque 120 000 à 180 000 “décrocheurs” de l’Éducation nationale, souligne l’étude. Toutefois, certaines initiatives courageuses, même quand elles ne s’adressent qu’à de petits groupes de jeunes, impressionnent par leur taux de succès et par la rapidité de leur mise en œuvre. »

Formation intense

Ainsi de l’opération lancée par Zara en 2008 avec le soutien de Force ouvrière, qui vise à intégrer dans les magasins de la chaîne, en CDI à plein temps, des jeunes non seulement éloignés de l’emploi mais ayant eu des parcours de vie chaotiques (victimes de mariages forcés, jeunes vivant dans la rue). À leur intention a été mise au point une formation intense à la vente, dispensée dans un cadre structurant – deux semaines dans un hôtel en pleine nature et encadrement resserré avant une période de stage en magasin – et rendue possible par un « transfert préalable des outils de base nécessaires à la vie en collectivité et au travail ». L’apprentissage de la lecture d’une fiche de paie ou de l’établissement d’un budget familial, par exemple, n’y sera pas négligé. Résultat : sur les 120 jeunes bénéficiaires du dispositif depuis 2008, 52 % sont toujours en poste au sein de la chaîne, soit un taux de turnover plus faible que celui de l’ensemble des vendeurs.

Sont également décrits par l’étude le programme “Atout jeunes” (Danone, en partenariat avec Auchan et L’Oréal), qui vise à accroître l’employabilité de 8 000 étudiants dans les filières lettres et sciences humaines des universités Paris 13, Paris Est-Créteil, Cergy-Pontoise, Marne-la-Vallée et Saint-Étienne ; l’opération “100 chances-100 emplois” (Schneider Electric), qui a permis à 1 300 jeunes issus des zones urbaines sensibles (ZUS) de bénéficier d’un “sas” d’accompagnement personnalisé à l’emploi ; l’opération “Coup de pouce pour l’insertion” (Société générale), parcours qualifiant spécifique adapté à des jeunes sans diplôme, ou encore l’“embarquement” de cinq semaines (DCNS) à l’intention des nouveaux embauchés issus de l’apprentissage.

Quinze recommandations

L’analyse de ces initiatives a permis à l’Institut de l’entreprise de formuler quinze recommandations à l’intention de ses adhérents. Il s’agit par exemple de diversifier l’origine géographique des recrutements, via notamment des partenariats avec des écoles et universités de province – à condition de garantir par la suite les risques locatifs (La Poste), de prévoir des primes de déménagement (Total) ou de double logement pour les alternants (Rhodia) – ou de développer des dispositifs spécifiques pour l’insertion des jeunes peu ou pas qualifiés.

L’institut suggère également d’améliorer le rendement de l’alternance, le propos étant moins de « raisonner en termes quantitatifs, comme le font les gouvernements successifs » que « d’améliorer le taux de conversion de l’apprentissage en CDI, dans et hors de l’entreprise qui a embauché initialement le jeune apprenti ».

Auteur

  • AURORE DOHY