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Enquête

LE DROIT INDIVIDUEL ET L’ALTERNANCE PLÉBISCITÉS

Enquête | publié le : 27.03.2012 | VALÉRIE GRASSET-MOREL

Trois thématiques dominent dans les propositions des candidats : la création d’un droit individuel attaché à la personne et utilisable tout au long de la vie, la volonté de recentrer les fonds sur les publics les plus fragiles et le développement de l’alternance.

Compte individuel de formation, crédit ou chèque formation : quelle que soit l’appellation donnée, tous les candidats s’emparent du droit individuel à la formation. Le Parti socialiste et le Front de gauche prônent la création d’une Sécurité sociale professionnelle. Pour François Hollande, elle prendrait la forme d’un « compte individuel à 2 étages »: le premier serait assuré par une formation initiale différée sous la forme d’une “dot” de 800 heures (20 heures par an sur quarante ans de carrière), pour les jeunes sortant sans qualification du système scolaire, « mobilisable instantanément afin de démarrer un parcours qualifiant de deuxième chance ».

Le second étage serait proposé aux partenaires sociaux en vue d’une nouvelle étape de la réforme de la formation professionnelle. Il pourrait prendre la forme d’un droit à la formation capitalisable tout au long de la vie. Pour Jean-Luc Mélenchon, la priorité est à la « continuité de revenu tout au long de la vie ».

L’UMP propose d’« attribuer à chacun un compte individuel de formation, dont le capital de départ serait inversement proportionnel à la formation initiale, afin qu’un salarié puisse bénéficier d’une formation tout au long de la vie, surtout lorsqu’il a reçu une formation initiale courte ». François Bayrou veut « un droit effectif à la formation tout au long de la vie, matérialisé par l’ouverture d’un compte formation continue personnel ». Quant à Eva Joly, elle prône un crédit de huit ans de formation tout au long de la vie pour chacun, après l’âge de 16 ans.

Deux partis proposent de faire de la formation professionnelle un service public. Le Front de gauche, qui souhaite que ce service public « engage des plans de formation en appui aux politiques de développement économique qui seront menées dans les secteurs qui répondent aux besoins sociaux du pays : énergies renouvelables, ferroutage, secteurs industriels à relocaliser ». Marine Le Pen, dans son programme, veut que « l’État stratège reprenne en main la politique de formation professionnelle et instaure un véritable service public de la formation tout au long de l’existence (chèque formation) ».

Clarification du financement

Autre thème récurrent : celui du financement de la formation professionnelle que (presque) chaque candidat veut clarifier et recentrer sur les publics fragiles. La réforme la plus radicale est amenée par l’UMP. Le président-candidat souhaite que les 31 milliards annuels de la formation professionnelle soient consacrés en priorité à la formation des demandeurs d’emploi. Il préconise un référendum sur cette question en cas de blocage de la concertation entre les acteurs.

Même tonalité du côté de François Bayrou, qui propose « une remise à plat des crédits dispersés de la formation professionnelle à travers une agence nationale, dont la mission sera triple : transparence, stratégie et mise en ordre de la formation professionnelle ». Quant à François Hollande, il veut engager une réflexion avec les partenaires sociaux pour passer de l’obligation des employeurs de dépenser à une obligation de former les salariés, compte tenu de leurs besoins et de ceux de l’entreprise. Pour le PS, la formation doit, par ailleurs, devenir un objet de négociation dans l’entreprise.

Développer l’apprentissage

Enfin, un sujet fait l’unanimité, celui de l’alternance. Lors de sa déclaration de candidature, Nicolas Sarkozy, qui a augmenté le quota d’alternants à 5 % des effectifs dans les entreprises de plus de 250 salariés, a annoncé sa volonté de généraliser l’alternance en troisième année pour les bacs professionnels. François Bayrou propose de « développer l’apprentissage et l’enseignement en alternance pour les étudiants », et de créer « une Agence nationale de l’orientation qui dise la vérité aux jeunes au moment où ils s’engagent dans une formation en fournissant les chiffres réels de ce qui les attend à la sortie ».

Pour le Front national, « l’apprentissage est le meilleur outil de formation et un puissant vecteur d’insertion dans l’artisanat ». Objectif de Marine Le Pen : « Passer à la fin du quinquennat à environ 700 000 apprentis contre 500 000 actuellement. » Elle souhaite abaisser à 14 ans l’âge d’entrée en apprentissage, ce que l’UMP veut rendre possible pour les jeunes qui le souhaitent.

Auteur

  • VALÉRIE GRASSET-MOREL