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Enquête

« Il faut sanctuariser les allègements généraux »

Enquête | publié le : 27.03.2012 | E. S.

E & C : Quels sont les effets des mesures d’allègement de cotisations sur l’emploi ?

Y. L’H. : Ces politiques, mises en place depuis 1993, n’ont pas eu pour vocation de réduire le coût du travail ou d’attaquer le chômage de façon offensive, mais plutôt de compenser les augmentations du smic. Néanmoins, elles contribuent à réduire le coût du travail au niveau des bas salaires, ce qui a un effet sur l’emploi. Les allègements généraux actuels, qui exonèrent de cotisations patronales les salaires jusqu’à 1,6 smic de façon linéairement dégressive, ont probablement permis de créer ou de sauvegarder entre 500 000 et 600 000 emplois, pour un coût de 22 milliards d’euros par an.

E & C : Il faudrait donc aller plus loin dans ces politiques d’exonération ?

Y. L’H. : La question est celle du ciblage de ces mesures. Si l’on veut lutter contre le chômage des moins qualifiés, il est plus efficace, à enveloppe budgétaire égale, de cibler les allègements autour du smic, plutôt que de les généraliser à l’ensemble des salaires. Il est également très opportun, dans le contexte actuel, de faire des exonérations fléchées sur les publics les plus fragiles.

E & C : Faut-il alors réserver tout ou partie des allègements généraux à certains profils de salariés ?

Y. L’H. : Je suis favorable à la sanctuarisation des allègements généraux à leur niveau actuel. Car il y a un coût très important lié au fait de modifier les dispositifs en place. Cela rend les règles peu lisibles pour les employeurs qui ne peuvent pas se fonder sur la pérennisation des dispositifs. En revanche, il existe de nombreux abattements catégoriels ou territoriaux qui n’ont pas tous été évalués, et dans lesquels il y aurait du grain à moudre.

Auteur

  • E. S.