E & C : Comment évaluez-vous ce qui a été mis en place en terme de RSE durant le dernier quinquennat ?

S. C. : L’aboutissement du Grenelle a été une grande déception. Alors qu’il y a eu une vraie concertation de tous les acteurs, finalement, ce processus a accouché d’une souris, notamment avec l’adoption récente de l’amendement Warsmann. Les filiales sont toujours exonérées de publier un rapport rendant compte de leur impact environnemental et social en propre. Par ailleurs, aujourd’hui, une société mère n’est toujours pas responsable des activités de ses filiales.

E & C : Quelles propositions des candidats ont retenu votre attention ?

S. C. : Eva Joly exprime clairement son souhait de voir les entreprises donneuses d’ordres tenues responsables, notamment des activités de leurs filiales. Ils ne sont que 2, elle et Jean-Luc Mélenchon, à proposer de conditionner l’aide publique à la non-violation des droits sociétaux et environnementaux. Quant à la notation sociale proposée par François Hollande (lire p. 29), ce n’est pas une idée nouvelle, elle existe déjà à travers les agences de notation. C’est une proposition qui se concentre uniquement sur le volet social, oubliant le sociétal et l’environnemental. Tous les candidats sont concentrés sur le made in France, cependant, l’ensemble des productions, comme l’extraction de pétrole et d’uranium par exemple, ne peut pas se faire dans l’Hexagone. Or, les candidats restent muets sur les conditions de production dans les pays du Sud.