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Nous apprenons à concevoir des dispositifs de management de la sûreté nucléaire

Actualités | L’INTERVIEW | publié le : 27.03.2012 | ROZENN LE SAINT

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Nous apprenons à concevoir des dispositifs de management de la sûreté nucléaire

Crédit photo ROZENN LE SAINT

E & C : L’École des mines de Nantes lance, le 23 mars, une nouvelle chaire dédiée au management de la sûreté industrielle. Ce sujet était-il absent du paysage de l’enseignement et de la recherche ?

B. J. : Il existait déjà des chaires consacrées au risque industriel, mais davantage centrées sur la conception des systèmes pour éviter les accidents plutôt que sur les méthodes de management. Notre chaire se focalise sur les problèmes interorganisationnels dans leur ensemble, qui incluent les co- et sous-traitants, de plus en plus nombreux. Il était nécessaire de mettre sur pied des actions de recherche dédiées à ces questions.

E & C : Qu’enseigne-t-on en management du risque ?

B. J. : Nos disciplines sont ancrées dans la gestion et la sociologie. Nous souhaitons que les élèves ingénieurs apprennent à concevoir des dispositifs de management de la sûreté aptes à renforcer la robustesse du réseau des acteurs des industries à risques. Tous les progrès réalisés en terme de sécurité par une entreprise peuvent être détruits par un fournisseur ou un prestataire… Les étudiants apprendront à homogénéiser les normes de sécurité entre les différents niveaux. La question de l’exposition des salariés aux risques est également prise en compte, mais elle n’est pas prioritaire, ce n’est pas une chaire de santé.

E & C : Quels sont les profils susceptibles d’être intéressés ?

B. J. : À l’École des mines de Nantes, les étudiants des filières nucléaires, en priorité. Mais des modules d’enseignement pourront s’adresser à l’ensemble des élèves ingénieurs.

E & C : Au vu de vos partenaires industriels – Areva, DCNS et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) –, qui apportent un financement à hauteur de 300 000 euros par an sur cinq années, la chaire est très marquée par le lobbying du nucléaire. Ne craignez-vous pas d’être étiqueté ?

B. J. : Dans un premier temps, la chaire ne portera que sur le risque nucléaire. Mais elle ne prend position ni pour, ni contre, elle vise à en améliorer la sûreté, y compris dans le cas d’une décision de sortie du nucléaire : le démantèlement des installations actuelles comporte aussi des risques qu’il convient d’identifier et de gérer.

Auteur

  • ROZENN LE SAINT