Au sein de BPCE, groupe bancaire très décentralisé, né en 2009 de la fusion des Caisses d’épargne et des Banques populaires, chaque filiale a conservé ses propres habitudes et pratiques, notamment en matière de gestion des salariés seniors. Après la loi de 2009, la majorité des banques et entreprises qui constituent le groupe ont prévu la possibilité d’instituer, selon des modalités qui leur étaient propres, un rendez-vous avec les salariés de plus de 50 ans, qui représentent 30 % des effectifs.

Deux ans après, l’intention n’a pas toujours été suivie d’effets. Dressant le bilan des années 2010 et 2011, Dominique Languillat, directrice emploi et développement RH du groupe BPCE, indique que seules 60 % des entreprises ont rempli les objectifs qu’elles s’étaient fixés. Elle invoque des craintes tant chez le salarié qu’à la DRH pour expliquer le manque d’engouement pour cette mesure. Chez le salarié, un tel entretien peut rebuter : il craint parfois que le rendez-vous l’amène à changer de poste ou de lieu de travail. De leur côté, les encadrants se sentent peu préparés à mener ce genre de face-à-face.

Fin 2011, le groupe bancaire a donc précisé son plan d’action pour donner un nouveau départ aux entretiens de seconde partie de carrière. « L’accord GPEC groupe signé le 28 octobre 2011 comporte un chapitre dédié à l’emploi des seniors. Et les banques doivent mettre en place le plan d’action correspondant », précise Dominique Languillat. Cette fois, les entreprises du groupe ont moins de latitude puisqu’elles se voient imposé un objectif chiffré visant à ce que 20 % de leurs salariés de plus de 50 ans obtiennent le bénéfice effectif d’un entretien de seconde partie de carrière. En fait, tout collaborateur devrait en théorie bénéficier, tout au long de son parcours professionnel, d’un rendez-vous avec la DRH tous les cinq ans, souligne Dominique Languillat.

Pour faciliter le processus, le salarié se voit remis un support de préparation dédié, qui lui permet de faire le point avant le rendez-vous avec la DRH sur les sujets de satisfaction dans son poste et les leviers de motivation, à l’exception notable de la rémunération. Pour aider les collaborateurs de la DRH, le groupe BPCE a mis en place des modules de formation sur l’animation d’un entretien de seconde partie de carrière.

L’accord GPEC prévoit aussi un plan d’action pour les salariés de plus de 55 ans à travers 2 types d’entretiens réservés aux plus de 55 ans et aux plus de 57 ans. À partir de 55 ans, les collaborateurs ont droit à un bilan de carrière qui peut être mené par la DRH, mais aussi, en fonction des habitudes de l’entreprise, par le supérieur hiérarchique. Après 57 ans, l’entretien vise cette fois la préparation de la fin d’activité du salarié, avec une reconstitution de carrière, une simulation de la pension à venir, voire une formation visant à aider le salarié à se préparer à la retraite.