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« L’urgence, c’est la formation des chômeurs »

Actualités | L’INTERVIEW | publié le : 20.03.2012 | VALÉRIE GRASSET-MOREL

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« L’urgence, c’est la formation des chômeurs »

Crédit photo VALÉRIE GRASSET-MOREL

E & C : À la demande du président de la République, vous travaillez depuis le 27 janvier à un rapport sur la formation professionnelle, dans l’esprit, dites-vous, de proposer des “ajustements opérationnels”. Quelles en sont les priorités ?

Gérard Larcher : L’urgence, c’est la formation des demandeurs d’emploi. La question que l’on doit se poser est de savoir comment, de manière pragmatique et sur la base des deux précédentes réformes de 2004 et 2009, aller plus vite et plus loin. Des points ont progressé : la réforme des Opca et la création du service public de l’orientation. Aussi, je proposerai de faire passer de 10 % actuellement à 40 % la part des chômeurs formés. Mais cet objectif porte sur les personnes encore à la recherche d’un emploi au terme de quatre mois de chômage ! En effet, la moitié des demandeurs d’emploi retrouvent un emploi dans les quatre mois. Par ailleurs, on ne peut réformer la formation professionnelle continue sans aborder le problème récurrent des 150 000 jeunes sortant chaque année de formation initiale sans qualification, depuis quinze à vingt ans.

E & C : Que pensez-vous de la proposition présidentielle d’un référendum sur la formation des demandeurs d’emploi ?

G. L. : Je crois au dialogue social. Je n’ai pas été pour rien porteur d’une loi qui invite le gouvernement, envisageant une réforme concernant les règles générales du droit du travail, à se concerter avec les partenaires sociaux qui doivent lui indiquer s’ils souhaitent négocier un accord.

En outre, je ne pense pas qu’il y ait un blocage du dialogue social sur la question de la formation professionnelle. Si blocage il y a, par exemple, c’est sur la taxe d’apprentissage : il va bien falloir réfléchir aux organismes collecteurs de la taxe d’apprentissage après avoir réformé les Opca.

E & C : Quelles sont vos autres pistes de réflexion ?

G. L. : L’Afpa, qui est un outil très intéressant au service de la formation des demandeurs d’emploi et auquel on n’accorde pas tout l’intérêt qu’il mérite.

Puis, la gouvernance régionale de la formation : il y a des initiatives régionales qui mettent autour de la table un petit nombre d’acteurs concernés, dont il faut s’inspirer. Et, enfin, le financement du dialogue social : la démocratie sociale sortira grandie d’une clarification du financement du paritarisme.

Auteur

  • VALÉRIE GRASSET-MOREL