Recruter 10 000 facteurs entre 2012 et 2014 : malgré la baisse continue de l’activité courrier, La Poste affiche des objectifs d’embauches relativement élevés. « Depuis fin 2010, nous avons eu plus de départs à la retraite que prévu, notamment ceux de parents de 3 enfants dans le cadre de la loi retraite », explique Catherine Daneyrole, responsable nationale du recrutement au courrier. Du coup, la direction nationale courrier veut s’ouvrir à de nouveaux profils. Elle a signé, le 16 décembre 2011, un accord avec Pôle emploi visant à déployer la méthode de recrutement par simulation (MRS) pour embaucher en alternance. Le dispositif prévoit une présélection collective pour ne retenir que les candidats aptes à lire, écrire, compter et suivre des consignes simples. Ceux-ci passeront les tests d’habiletés conçus pour le métier de facteur : trier des cartes à jouer, procéder par équipe à un tri de courrier et à la répartition d’objets à livrer, répondre à des interpellations de faux collègues ou clients, simuler la réalisation d’une tournée.

Selon la note obtenue, les personnes passeront un entretien de motivation auprès d’un responsable de La Poste, à partir d’un support conçu selon les principes de la MRS : « Celui-ci permet d’harmoniser les pratiques et de sécuriser le processus de recrutement dans la diversité », précise Catherine Daneyrole. In fine, les recrues signeront soit un contrat d’apprentissage, soit un contrat de professionnalisation de six mois, comme les 3 600 alternants actuels du groupe.

La formation est assurée par l’un des 3 CFA internes (Formaposte), ou un autre, externe, ainsi que par “l’Université du courrier”, interne également. La direction courrier de La Poste espère signer en 2012 plus de 3 000 contrats en alternance, qui devraient déboucher, à plus de 80 %, sur un CDI.

Dans le Rhône, la convention se double d’une initiative particulière en direction des jeunes en difficulté. La direction opérationnelle territoriale courrier (DOTC) a en effet signé, le 2 février dernier, une convention avec l’Union régionale des missions locales. Objectif : embaucher, via le contrat aidé CUI (contrat unique d’insertion*), des jeunes de 16 à 25 ans très éloignés de l’emploi. Pour Annie Bouchet, responsable du recrutement à la DOTC, le plan de recrutement de La Poste doit être l’occasion « de répondre à l’objectif de diversité du groupe ».

Là encore, les jeunes suivis par les missions locales sont sélectionnés par la MRS. Ceux qui réussissent signent ensuite un CUI de six mois. Ils commencent en renfort d’un facteur “référent”, c’est-à-dire chargé de l’intégration de toute nouvelle recrue. « Au bout de quinze jours pour certains, deux mois pour d’autres, ces jeunes peuvent assurer seuls une partie du travail », affirme Annie Bouchet.

Pendant ces six mois, le partenariat avec les missions locales est essentiel. Si un tuteur interne (facteur expérimenté ou encadrant) suit le jeune pour ce qui relève de l’activité, le conseiller de la mission locale continue à l’accompagner également. « Ce n’est pas à nous d’avoir un rôle éducatif, estime la chargée de recrutement. Si le jeune arrive en retard trois matins de suite, nous lui faisons un courrier, mais c’est son conseiller qui lui rappelle ses engagements. »

La DOTC prévoit 50 CUI pour 2012. En 2011, sur 29 jeunes recrutés par ce biais dans le Rhône, 6 ont accédé ensuite au dispositif d’alternance de La Poste.