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Volume et qualité des embauches : un défi pour les RH

Pratiques | RETOUR SUR… | publié le : 28.02.2012 | CATHERINE DE COPPET

La SNCF a atteint son objectif de 5 500 recrutements en 2011, malgré des procédures parfois trop sélectives selon les syndicats.

Les services RH de la SNCF peuvent se féliciter : les objectifs de recrutement de la maison mère et du groupe ont été tenus en 2011. Alors que l’entreprise avait dû revoir à la hausse ses intentions d’embauche, portant à 5 500 le nombre de recrutements prévus pour la seule maison mère, des doutes planaient sur sa capacité à atteindre ces chiffres. À l’occasion de la campagne grand public visant à élargir le sourcing des candidats, comme la Semaine de la diversité, la direction des ressources humaines pointait en effet la difficulté à trouver certains profils techniques. Et les organisations syndicales de s’alarmer en juin 2011, à l’instar de la CFDT, que seules 40,8 % des embauches prévues aient alors été réalisées.

Améliorer le recrutement des alternants

À l’arrivée, 5 500 CDI ont bien été intégrés, et les priorités qualitatives ont été tenues. « Nous n’avons pas bradé nos exigences, ni notre objectif de 15 % de candidats issus des quartiers sensibles, ni celui concernant les travailleurs handicapés », se félicite Vincent Renet, en charge du recrutement des agents de maîtrise et d’exécution.

La direction refuse toutefois de préciser combien d’embauches en CDI ont concerné d’anciens alternants ou CDD. Excepté sur les recrutements de cadres, qui représentent moins d’un cinquième de l’ensemble des embauches annuelles : « Nous avons recruté 9 % de salariés en alternance et 4 % d’intérimaires », explique Martine Sallé, responsable du marketing recrutement à la direction des cadres, dont l’équipe a été étoffée pour répondre aux besoins.

En septembre 2011, la CFDT avait pointé la nécessité d’améliorer le processus de recrutement en CDI des salariés intérimaires, en alternance ou en CDD. « Les alternants représentent désormais 4 % des effectifs de l’établissement public, soit quelque 6 000 personnes, il faut favoriser leur recrutement puisque l’entreprise investit beaucoup sur eux, résume Dominique Aubry, secrétaire général adjoint de la CFDT Cheminots. Sous la pression des syndicats, leur recrutement a augmenté, jusqu’à 700 à 800 personnes chaque année désormais. »

L’organisation syndicale a alerté la direction sur des cas de personnes en CDD non recrutées en CDI malgré leurs compétences. « Certains salariés sont victimes des tests psychotechniques, ajoute Dominique Aubry. Nous pensons que ces tests doivent constituer un simple avis, et qu’in fine la décision d’embauche doit tenir compte de la période passée dans l’entreprise et de l’opinion de la hiérarchie ! » La direction a adressé un courrier aux directeurs d’établissement demandant que ces tests soient un élément non bloquant dans l’évaluation. « Les directeurs d’établissement ont désormais la possibilité d’embaucher directement ces salariés en alternance, sans passer par l’agence de la branche d’activité concernée », indique par ailleurs Martine Sallé.

La question de l’exigence du processus de recrutement a également été pointée par la CGT. « L’entreprise est très sélective sur certains métiers, remarque Véronique Martin, chargée de l’emploi et de la formation professionnelle à la CGT Cheminots. Par exemple, pour les contrôleurs ou les vendeurs au guichet, le bac est exigé alors que cela n’est pas nécessaire. Le système de formation professionnelle est suffisant pour permettre des recrutements à des niveaux moins qualifiés. »

En réponse aux difficultés de recrutement mentionnées par la direction, la CGT a d’autre part lancé, entre octobre et décembre 2011, une opération de recueil de CV, par l’intermédiaire de “bureaux d’embauche” animés par des délégués syndicaux ! Dans la cinquantaine de gares concernées, chaque bureau a recueilli plus d’une centaine de candidatures. « Les CV ont été classés en fonction des profils, et déposés aux services RH », explique Véronique Martin, soulignant malgré tout la difficulté d’assurer un « suivi » des dossiers. « Nous ne pouvions porter une attention spéciale à ces CV au risque d’être dans l’inégalité de traitement vis-à-vis des autres candidatures, estime Vincent Renet. Ils sont rentrés dans le processus RH classique. »

La CGT promet de réitérer l’opération dans les mois qui viennent, alors que la SNCF a annoncé l’objectif de 5 000 recrutements en 2012. « Il y a toujours un besoin important du côté des ingénieurs et des métiers techniques », indique Vincent Renet. Des chiffres élevés qui ne doivent pas faire oublier les 1 500 départs non remplacés prévus aussi en 2012.

QUOI DE NEUF EN 2012 ?

En 2012, la SNCF devrait avoir recours aux mêmes outils de recrutement qu’en 2011 : recueil de CV en ligne, opérations dans les gares et dans les bassins d’emploi, présence aux salons professionnels, etc. Les ingénieurs devraient en particulier être ciblés lors d’une campagne sur la marque employeur à la fin du premier trimestre, et les dirigeants ont prévu de se rendre sur une trentaine de campus d’écoles pour parler des métiers du ferroviaire. Le site Internet dédié au recrutement sera enfin complètement refondu, afin de s’adresser aux jeunes diplômés, qui représentent 75 % des embauches d’ingénieurs.

Auteur

  • CATHERINE DE COPPET