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LES INTÉRIMAIRES AMÉLIORENT LEUR SÉCURITÉ CHEZ SCHNEIDER ELECTRIC

Pratiques | publié le : 28.02.2012 | SOLANGE DE FRÉMINVILLE

Sur le site industriel de Fabrègues (Hérault), le responsable de la sécurité et les agences d’intérim organisent ensemble, sur une base hebdomadaire, des “visites de sécurité participatives”. Résultat : une forte baisse des accidents du travail.

Une fois par semaine, le responsable de la sécurité du site industriel de Fabrègues rend visite à 2 ou 3 intérimaires, sur leur poste, avec le responsable de l’agence qui les emploie. « Nous observons l’opérateur au travail pendant quelques minutes, puis nous faisons un debriefing. Nous discutons avec lui de son équipement, des gestes inadaptés, de l’environnement et des actes dangereux », explique Emmanuel Paillard, responsable qualité, environnement, hygiène, sécurité à l’usine de Fabrègues, rachetée par Schneider Electric à Areva il y a un an.

C’est en juillet 2009 qu’il a entamé cette démarche avec les 4 agences d’intérim employant des travailleurs temporaires sur le site. Adia, Proman, Adecco et Manpower venant chacune à leur tour, cela représente dans leur planning une visite d’une heure par mois. « C’est un dialogue sur les questions de sécurité, mais les opérateurs en profitent aussi pour poser des questions sur leur feuille de paie », relève Emmanuel Paillard. Il voit aussi dans ces visites communes le moyen d’éviter des conflits, certains intérimaires refusant jusque-là de mettre leurs gants ou d’aller chercher à l’agence de nouvelles chaussures de sécurité pour remplacer une paire usée.

Clarifier les responsabilités

La coopération affichée entre l’entreprise utilisatrice et l’employeur clarifie les responsabilités de chacun et montre leur engagement. Mieux, cela a permis de nouer de meilleures relations. « Au début, ils prenaient ces visites pratiquement comme une sanction. Maintenant, ils sont contents de parler de sécurité, de dire comment ils se sentent dans l’entreprise et de voir leur employeur », remarque Elisabeth Castex, directrice de l’agence sétoise de Proman. « Les intérimaires ont le sentiment d’être mieux traités et reconnus », renchérit Emmanuel Paillard.

Le bilan est positif : le nombre d’accidents du travail avec arrêt, qui s’élevait à 13 en 2008 (avec une moyenne mensuelle de 98 intérimaires), est tombé à 9 en 2009 (64 intérimaires), 5 en 2010 (116 intérimaires), puis 1 en 2011 (180 intérimaires).

C’est sans doute aussi le fruit des efforts déployés depuis trois ans pour améliorer la sécurité dans l’établissement : port du casque avec lunettes pour protéger la tête, passerelles et nacelles pour le travail en hauteur, suppression du travail en milieu confiné… Cependant, dans une entreprise qui fabrique des postes de transformation électrique de grande taille, les risques demeurent importants.

Alors que, les années précédentes, le nombre d’accidents subis par des salariés de l’établissement avait chuté, 10 d’entre eux ont été victimes, en 2011, d’accidents du travail avec arrêt. Aussi vont-ils bénéficier à leur tour de “visites de sécurité participatives” à un rythme régulier. Elles seront assurées par les chefs d’équipe et les chefs d’atelier, une fois formés à la démarche. Selon le responsable de la sécurité, « il s’agit de créer un climat de confiance et d’être à l’écoute. Un salarié peut avoir une bonne raison de ne pas appliquer une règle de sécurité. Par le dialogue sur les risques, on suscite une prise de conscience ». La Carsat Languedoc-Roussillon a décerné un trophée à cette « action innovante » en décembre 2011.

Auteur

  • SOLANGE DE FRÉMINVILLE