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Enquête

LE PLAFOND DE VERRE RÉSISTE

Enquête | publié le : 28.02.2012 | DOMITILLE ARRIVET

Malgré des efforts, l’opérateur de téléphonie mobile ne parvient pas à féminiser son encadrement.

Chez le spécialiste de la téléphonie mobile né en 1995, ce sont les femmes elles-mêmes qui ont attiré l’attention sur leur faible présence dans certaines branches de l’entreprise. Fin 2009, les cadres féminins de la direction du réseau, ces collaboratrices affectées à des poste techniques de déploiement ou de maintenance, constituent spontanément un groupe de travail afin de mettre en valeur leurs fonctions. À la même époque, la direction générale fait un état des lieu de la présence des femmes dans la hiérarchie. Leurs constats concordent : malgré une large majorité de femmes parmi les Etam (60 %), elle ne sont plus qu’un tiers parmi les cadres et seulement 19 % dans les filières techniques.

« Ce déficit n’a rien à voir avec la pénibilité du travail. La raison principale est le manque de femmes dans les écoles d’ingénieurs. Elles n’y représentent que 25 % des diplômés, et toutes n’en font pas leur métier. De notre côté, chez Bouygues Telecom, nous ne nous étions pas posé la question du sexe : nous avons toujours recruté sans préjugé », défend Béatrice Le Fouest, directrice de l’égalité des chances et de la diversité, nommée il y a deux ans. « Il est de la responsabilité de l’entreprise de rendre les postes fortement masculinisés de certaines filières accessibles à tous, et de lutter contre le plafond de verre », ajoute la responsable.

10 actions prioritaires

La direction fait alors le choix d’élargir le groupe de travail autoconstitué à des membres d’autres départements. Ensemble, ces pionnières travaillent sur l’origine du plafond de verre et listent les remèdes. Elles retiennent 10 actions prioritaires auxquelles l’entreprise devra dorénavant se tenir. Gérées par un board de 15 cadres, ces actions (mentoring, réseau de femmes, adaptation des dispositifs de détection des hauts potentiels…) sont réservées aux cadres. « Pour des raisons pratiques, cela couvre 420 cadres femmes et non les 4 500 femmes que compte l’entreprise », justifie Béatrice Le Fouest.

Pour assurer la bonne acceptation de ces engagements en interne, les 200 top managers de Bouygues Telecom participent à une journée de sensibilisation à « la mixité comme levier de performance ».

Malgré ces efforts, les indicateurs clés de mixité dans les postes d’encadrement et notamment techniques n’ont pas beaucoup évolué en deux ans. La part de chefs de service femmes est légèrement montée de 18,9 % en 2009 à 20,1 % en 2011. Pas suffisant pour propulser enfin une femme au comité de direction… « Bouygues Telecom n’est plus dans une phase de recrutement, on ne va pas pouvoir faire des bonds. Et il ne s’agit pas non plus de ne recru­ter que des femmes. La progression se fera dans la durée », estime la responsable.

Mieux partager la parentalité

Satisfaite des résultats obtenus sur le cadre de vie au travail avec des services tels qu’une conciergerie ou une salle de gymnastique, l’équipe du programme “femmes et management” travaille dorénavant sur la mesure des effets du télétravail et mène une réflexion sur la manière de mieux partager la parentalité, afin que, de leur côté, les hommes soient décomplexés, voire valorisés, dans le partage des tâches familiales. Un gros chantier.

BOUYGUES TELECOM

• Activité : téléphonie mobile.

• Effectifs 2010 : 9 200 salariés.

• Chiffre d’affaires : 5,6 milliards d’euros.

Auteur

  • DOMITILLE ARRIVET