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Enquête

ELLES PRENNENT LE VOLANT

Enquête | publié le : 28.02.2012 | VÉRONIQUE VIGNE-LEPAGE

La société de transport de voyageurs est l’une des premières à bénéficier des aides au recrutement de femmes prévues dans le cadre d’une convention signée par la branche, en Rhône-Alpes.

Avec 82 % d’hommes, voire 95 % chez les conducteurs (1), le transport rhônalpin fait figure de mauvais élève de la mixité. Plus que les obligations légales en matière d’égalité professionnelle, c’est l’espoir de trouver de nouveaux candidats qui pousse la société de cars Maisonneuve, située à Belleville-sur-Saône (Rhône), à féminiser son effectif (280 salariés sur 5 sites).

Postes à temps partiel

« Nous réalisons 50 % de notre chiffre d’affaires avec des lignes scolaires, constate Fabrice Rockens, DRH. Or, les hommes recrutés sur ces postes à temps partiel quittent l’entreprise pour des temps plein. Ce qui n’est pas le cas des femmes, qui ont par ailleurs une meilleure approche de la clientèle enfantine. »

Cependant, les candidates sont rares. C’est pourquoi, dès fin 2009, Maisonneuve a répondu à la proposition de l’Opca Transports de s’engager, avec l’État et la région, dans l’expérimentation d’un dispositif, formalisé et généralisé à toute la branche par la signature d’une convention, en novembre dernier. « Nous partons des besoins des DRH, en finançant éventuellement un diagnostic de la diversité dans leur entreprise, explique Pascal Favre, président de la Fédération nationale du transport de voyageurs en Rhône-Alpes et représentant d’Altra, l’association régionale pour l’emploi et la formation dans la branche, également signataire. Mais leur seule volonté ne suffit pas : le partenariat est essentiel. »

Invitées par Pôle emploi

Si le diagnostic n’a pas été né­cessaire pour Maisonneuve, l’entreprise a suivi le processus prévu : Pôle emploi organise des réunions d’information collectives proches du dépôt, « car les horaires de travail, le matin puis le soir, nécessitent d’habiter à proximité », commente Fabrice Rockens. Les femmes invitées par Pôle emploi n’auraient pas pensé à postuler car issues d’autres secteurs et/ou n’ayant pas travaillé depuis longtemps. Puis, les candidates sélectionnées par des tests d’habiletés sont reçues en entretien par le DRH.

Préprofessionnalisation

Suit alors un mois de préprofessionnalisation pour une remise à niveau des savoirs de base, assurée par l’AFT-Iftim (organisme de formation de la branche) et financée par la région dans le cadre d’un Cared (2). Les recrues signent un contrat de professionnalisation de neuf mois : avec l’AFT-Iftim, elles passent le titre professionnel, obligatoire pour conduire un bus. Cette formation est également financée par de l’argent public (lire encadré ci-contre).

« En 2010, nous avons recruté 12 femmes de cette manière, assure Fabrice Rockens. Mais 7 seulement cette année : les réunions d’information ont eu moins de succès et 2 candidates ont abandonné, faute de mode de garde de leurs enfants. La DRDF va voir comment régler ce problème et nous recommencerons, car dans les cinq ans à venir, la moitié de notre effectif part en retraite. »

(1) Chiffres Altra : Académie logistique des transports en Rhône-Alpes.

(2) Contrat de retour à l’emploi durable.

MAISONNEUVE

• Activité : transport de voyageurs.

• Effectifs : 280 salariés.

• Chiffre d’affaires 2010 : 20,6 millions d’euros

L’OPCA À LA MANŒUVRE

L’Opca Transports finance les coûts pédagogiques de la formation pour le titre professionnel (5 000 à 6 000 euros par stagiaire), tandis que la délégation régionale aux droits des femmes (DRDF), également signataire de la convention, prend en charge 30 % des rémunérations, dans le cadre de contrats pour la mixité des emplois.

Autre aide : une allocation tutorale versée par l’Opca (230 euros par mois et par tuteur pendant six mois) ainsi qu’une aide pour frais de déplacements éventuels.

Auteur

  • VÉRONIQUE VIGNE-LEPAGE