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Enquête

L’ACCORD A PÉRENNISÉ LES USAGES

Enquête | publié le : 21.02.2012 | E. S.

Toys “R” Us appliquait avant la loi de 2009 des contreparties que l’accord a pérennisées. Il limite le nombre d’ouvertures dominicales des magasins qui pourraient, à l’avenir, être concernés.

De l’avis des partenaires sociaux, le volontariat des salariés de Toys “R” Us pour travailler le dimanche est bel et bien respecté. Et pour cause : « Nos salariés sont jeunes, la moyenne d’âge est inférieure à 30 ans et descend à 23-24 ans en région parisienne où sont concentrés les magasins qui ouvrent tous les dimanches. Ils n’ont donc généralement pas de contrainte familiale, et sont plutôt demandeurs pour travailler le dimanche, payé double », décrit le DRH, Laurent Proux. Du coup, affirme-t-il, le risque est davantage lié au « copinage » qui réserverait les dimanches toujours aux mêmes qu’à des pressions du management pour forcer les salariés à venir ce jour-là : « Notre rôle est surtout de veiller à garantir un traitement équitable des volontaires. »

Traitement équitable des volontaires

L’accord sur le travail dominical, signé en novembre 2009 avec les 3 syndicats de l’entreprise (CFDT, CFTC, CFE-CGC), rappelle donc cette règle de l’équité et réaffirme le principe du volontariat. Les salariés donnent leur accord par écrit, puis sont invités à indiquer chaque mois leurs disponibilités dominicales pour le mois suivant. Chacun peut à tout moment revenir sur son volontariat, cette réversibilité devant être effective au bout d’un mois.

Dans la pratique, l’accord n’a pas changé les façons de faire, mais « il a permis de mettre par écrit ce qui se faisait de façon informelle auparavant », note le DRH. « Les formulaires de volontariat et de rétractation sont accessibles sur l’intranet, l’accord a été communiqué aux salariés », se félicite Christelle Jordan, déléguée syndicale centrale CFDT. Selon la taille du magasin, entre 15 et 40 personnes environ sont amenées à travailler lors des ouvertures le dimanche, soit près de la moitié de l’effectif.

Ce qui motive les salariés à venir ce jour-là ? Outre un repos compensateur d’une durée équivalente aux heures dominicales travaillées, les employés et agents de maîtrise sont rémunérés au double de leur taux horaire, prime d’ancienneté comprise. Incitatif, quand le salaire de base est à 1 400 euros brut. Les cadres perçoivent une indemnisation forfaitaire de 9 % du salaire.

Là encore, ces compensations étaient déjà d’usage. Mais elles n’en sont pas moins importantes à pérenniser, souligne Michel Ferrer, délégué syndical central CFTC : « La loi Mallié ne prévoyant ni volontariat ni contrepartie dans les zones et communes touristiques, nous voulions les garantir pour les salariés qui seraient amenés à travailler dans des magasins localisés à ces endroits. » C’est aussi en prévision de l’avenir que les syndicats ont négocié une limitation des ouvertures dominicales qui interviendraient après la signature de l’accord : tous les dimanches en saison haute (entre octobre et janvier) et 10 dimanches maximum durant le reste de l’année. Une façon, pour les syndicats, de « limiter l’open-bar », selon Christelle Jordan.

De fait, les 8 magasins ouverts tous les dimanches de l’année le faisaient déjà avant la signature de l’accord. Et si aucun autre magasin n’a suivi ce modèle depuis, c’est parce que le faible nombre de Puce et de zones touristiques créés ne l’a pas permis, explique le DRH. « Mais notre volonté est d’ouvrir le plus souvent possible le dimanche, si les habitudes de consommation le justifient. »

Restera alors à voir quelles seront les conséquences sur l’emploi : pour absorber la charge de travail supplémentaire, Toys “R” Us s’engage dans l’accord à augmenter les bases horaires contractuelles des salariés à temps partiels – qui forment 10 % de l’effectif – ou à recourir à des embauches. Cette année, l’enseigne aurait dû ouvrir le dimanche son magasin d’Aubervilliers (93), mais un recours en justice porté par les syndicats du commerce a suspendu l’ouverture du centre commercial. « Nous avions prévu un poste de cadre supplémentaire et un accroissement de la masse salariale de 10 % à 15 % », assure Laurent Proux. Là-dessus, les syndicats attendent de voir : « Il ne faudra pas que les ouvertures du dimanche conduisent à réduire les équipes de la semaine », prévient Michel Ferrer.

TOYS “R” US

• Activité : distribution de jouets et d’articles de puériculture.

• Effectifs : 1 400 salariés (3 000 avec les saisonniers).

• Chiffre d’affaires : nc.

Auteur

  • E. S.