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Enjeux

Transformer sa colère en créativité

Enjeux | LA CHRONIQUE DE MERYEM LE SAGET | publié le : 21.02.2012 | MERYEM LE SAGET

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Transformer sa colère en créativité

Crédit photo MERYEM LE SAGET

La situation commence par une contrariété ou une frustration, et l’énervement ressenti prend progressivement de l’ampleur au point de nous envahir complètement.

Fréquemment, dans l’histoire, un personnage central nous gâche la vie. Cela va du boss arrogant au collègue d’un autre service qui empiète sur notre territoire, en passant par toutes les blessures d’amour-propre et les manques de respect que l’on peut ressentir au quotidien. On peut vivre également un certain énervement quand une personne de son entourage sait habilement “marketer” sa contribution et obtient les félicitations de la hiérarchie, alors que son travail n’a rien d’extraordinaire. Sentiment d’injustice, jalousie, énervement devant l’audace d’autrui, un peu de tout cela sans doute. Avec le sentiment confus que d’autres ont l’aplomb de réaliser ce que l’on envisageait de faire… mais on ne se sentait pas tout à fait prêt ou pas encore légitime. Eux le font avec moins de scrupules et ça marche. La rumination intérieure constitue un formidable terreau pour la colère…

Parfois, certaines situations éclatent et le conflit est manifeste. La personne qui nous insupporte devient un point de fixation, comme une bête noire. « Ma vie serait tellement plus simple s’il n’y avait pas les comportements de X ou Y. » Mais justement, la personne est là. Si l’on ne veut pas consumer sa santé, il faut raisonner autrement.

Première loi de la colère : derrière tout conflit se cache le besoin d’être entendu. Certaines choses nous sont restées en travers de la gorge, on a peut-être essayé de parler, mais on n’a pas été écouté. La solution consiste à dégonfler le ballon avant qu’il ne prenne trop d’ampleur. Comment parvenir à dire, en termes acceptables par l’autre, ce qui reste étouffé ? Commencer par choisir l’occasion et le bon timing pour s’exprimer, puis décrire avec calme les faits et son ressenti personnel, comme le suggère la communication non violente : « Quand tu m’as dit ceci ou que tu as fait cela (factuel, sans jugement), voilà ce que cela a créé en moi et ce que j’ai ressenti. » À partir de ce socle, on peut engager un dialogue authentique et avancer des solutions pour que la situation ne se reproduise pas.

Deuxième loi de la colère : plus on rumine son énervement, plus celui-ci augmente, comme le soufflet attise le feu. On risque de s’intoxiquer avec son propre fiel. Pour éviter cela, nous avons deux stratégies à disposition : se changer les idées ou transformer son énergie. Dans le premier cas, se concentrer sur une activité qui nous plaît est très bénéfique. Aller voir des personnes qui nous décentrent de notre focus sur nous-même produit également d’excellents résultats, en permettant de s’aérer l’esprit et le cœur.

Bien sûr, la réponse la plus efficace est de transformer son irritation ou sa frustration en créativité. La colère est l’une des énergies les plus puissantes qui nous animent, elle n’est pas forcément négative. Combien d’artistes, d’inventeurs ou de chefs d’entreprise ont produit leurs plus grandes œuvres, mus au départ par une intense frustration ? Il existe de saines colères, des indignations bénéfiques. L’être humain possède en lui la capacité d’utiliser ce carburant pour transformer son implusion première en une énergie plus élevée, au service de la créativité.

Auteur

  • MERYEM LE SAGET