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“LES NOUVEAUX PROLÉTAIRES”

Enjeux | Livres | publié le : 21.02.2012 | P. R.

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“LES NOUVEAUX PROLÉTAIRES”

Crédit photo P. R.

Le mot prolétaire est aujourd’hui un tantinet obsolète. Pour Marx, il était alors quasi-synonyme de “salarié”. Or, le salariat s’étend aujourd’hui sur toute une gamme d’emplois, des plus précaires jusqu’à ceux de cadres dirigeants. Raison pour laquelle le terme a perdu de sa pertinence.

Pour la sociologue Sarah Abdelnour, pourtant, on aurait tort de trop vite enterrer la chose avec le mot. Le terme de prolétaire permettait de penser et de dire les rapports de domination dans la société capitaliste du 19e siècle. Ceux-ci, en ce début de 21e siècle, sont toujours d’actualité. Les prolétaires pourraient être aujourd’hui ces précaires qui subissent de plein fouet les vicissitudes de la concurrence et les aléas du marché. La tentative de l’auteure de réhabiliter le mot, quitte à le compléter de l’adjectif “nouveau”, n’est donc pas seulement une question de vocabulaire. Parler de prolétaire plutôt que de précaire permet, en effet, de réintroduire la dimension conflictuelle de la logique de classe et de contrer la tendance à l’euphémisation des théories du management qui prétendent faire du travail un univers de collaboration et d’équité.

Après un retour sur la condition salariale au 19e siècle et au début du 20e siècle jusqu’à sa stabilisation vers 1960, l’auteure consacre une seconde partie à la « déstabilisation des stables » à partir des années 1970, pour finir par l’analyse des dynamiques de précarisation consubstantielles à la logique économique dominante. L’enjeu est de dessiner des pistes pour permettre à ces nouveaux prolétaires de s’opposer à la logique néolibérale qui les broie.

Les Nouveaux Prolétaires

Sarah Abdelnour, Textuel, 140 pages, 9,90 euros.

Auteur

  • P. R.