RÉMUNÉRATIONS → Les augmentations de salaires ont été concentrées sur les profils de cadres spécialisés en 2011, constatent les cabinets Robert Walters et Hays dans leurs études. Tendance qui se poursuivra en 2012.
Le cabinet Robert Walters, qui présentait le 14 février son Salary Survey, estime que 2011 a été très difficile pour les cadres. « En moyenne, les augmentations ont été proches de zéro », commente Antoine Morgaut, directeur général Europe continentale et Amérique latine du cabinet. Seuls les profils de spécialistes ont enregistré de fortes hausses, proches de 10 % en moyenne et pouvant aller jusqu’à 25 %. « Ces profils, qui connaissent des pénuries, sont recherchés, analyse-t-il. Les entreprises sont prêtes à payer pour les recruter ou les conserver. » Parmi eux : chimistes confirmés, informaticiens spécialisés, experts en gestion financière, contrôleurs financiers, actuaires mais aussi DRH spécialisés en droit social, Comp & Ben ou encore DRH parfaitement bilingues en anglais.
Cette prime aux spécialistes devrait se poursuivre en 2012 car, « en pleine crise, les employeurs ne pourront pas se permettre de voir partir leurs experts, poursuit Antoine Morgaut. En revanche, les généralistes risquent à nouveau de vivre un quasi-gel des salaires. Les employeurs vont maîtriser leurs coûts salariaux et privilégieront les postes clés ». Les écarts de rémunération entre les cadres vont donc continuer à croître.
“L’étude rémunération nationale” publiée par le cabinet Hays le 15 février prédit aussi que la chasse aux experts sera particulièrement forte dans les secteurs de l’informatique et des télécoms : « Les candidats spécialisés sur une technologie pourront prétendre à un salaire d’environ 10 % supérieur à celui pratiqué sur le marché », constate l’étude. Elle observe d’ailleurs que la structure de rémunération des ingénieurs se modifie : la part du variable devenant plus importante pour les postes de directeurs techniques, par exemple. De même, les welcome bonus se développent, notamment dans le secteur du BTP.
Mais pour Robert Walters, tous les cadres devraient pouvoir espérer une forte revalorisation si la conjoncture s’améliore. « Les entreprises sont en sous-effectif avec un nombre de cadres calculé au plus juste. Au moindre signe d’une reprise économique, leurs salaires, bloqués depuis plusieurs années, devraient pouvoir repartir à la hausse », conclut Antoine Morgaut.
