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“LA SOCIÉTÉ DU MALAISE”

Enjeux | Livres | publié le : 14.02.2012 | P. R.

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“LA SOCIÉTÉ DU MALAISE”

Crédit photo P. R.

Saluons la réédition en format poche de cet ouvrage. Deux ans après sa première publication, alors que nous pataugeons dans un discours quasi eschatologique sur la fin annoncée, au choix, du libéralisme, de la suprématie occidentale, voire de la démocratie au profit de l’oligarchie, l’analyse qu’Alain Ehrenberg consacre à l’impératif catégorique de l’autonomie pour les individus modernes est plus que jamais éclairante.

Dans la société civile comme dans l’entreprise, cet individu est malade d’un idéal de soi par définition inatteignable. Libéré des nombreux interdits qui constituaient les différentes figures des névroses bourgeoises, il souffre de l’angoisse permanente de n’être pas à la hauteur de ce que lui-même et les autres attendent de lui. Ce repliement narcissique ne signe cependant pas la fin annoncée de la société, mais au contraire en constitue l’un des symboles les plus signifiants. Les individus ne sont pas coupés du social, ils sont socialement déterminés à l’individualisme qui est notre nouvelle manière de faire société.

Puisque l’individualisme est un esprit commun, il est tout aussi légitime d’envisager sa sociologie que de parler d’une psychologisation des rapports sociaux, dont les rapports de travail. Cette constatation permet à l’auteur de comparer l’individualisme à la française avec celui à l’américaine, mettant ainsi en exergue la peur spécifiquement française de perte de la protection de l’État. Un véritable tableau clinique du malaise hexagonal.

La Société du malaise

Alain Ehrenberg, Odile Jacob, 530 pages, 10,50 euros.

Auteur

  • P. R.