Quelque 200 inspecteurs et contrôleurs du travail ont battu le pavé, le 7 février dernier, devant le ministère du Travail, à l’appel de 6 organisations syndicales, pour réclamer la reconnaissance en accident de service du suicide de 2 de leurs collègues, l’un en mai 2011 et l’autre en janvier 2012.

Les manifestants profitaient de la tenue d’un comité d’hygiène et de sécurité ministériel pour se faire entendre de leur administration et faire valoir leur surcharge de travail, leur manque de moyens et la politique du chiffre qu’on leur impose. Une des conséquences de la révision générale des politiques publiques, selon Yves Sinigaglia, inspecteur du travail et secrétaire national de Sud Travail : « Les réformes en cours sont non seulement totalement éloignées de la réalité du terrain, mais ne portent que sur des aspects quantitatifs de notre métier. On nous évalue individuellement sur le nombre de nos interventions. Mais précisons que notre hiérarchie totalise de la même manière le contrôle de la conformité d’un échafaudage et une enquête pour harcèlement moral effectuée dans une entreprise. »

De ces bilans résulte la prime de fonctions et de résultats des agents, « comptant désormais pour près de 25 % de notre salaire », rappelle Yves Sinigaglia. Pour l’heure, les agents n’ont obtenu qu’une entrevue avec leur directeur du personnel. Leur ministre de tutelle, Xavier Bertrand, reste silencieux. En attendant une réaction de sa part, ils ont mis en ligne le contenu du cahier de doléances* de 350 pages, alimenté par nombre d’entre eux depuis mai dernier.