Si la prime à l’embauche d’un jeune stagiaire a eu un effet, c’est probablement un effet d’aubaine, à en juger par le bilan qu’en tire la Dares dans une étude publiée le 8 février. Mesure temporaire, censée encourager le recrutement des jeunes alors particulièrement touchés par la crise, cette prime de 3 000 euros a été versée, entre avril 2009 et juin 2010, pour toute embauche d’un jeune de moins de 26 ans à l’issue de son stage. Au final, elle aura subventionné 7 245 recrutements – le gouvernement en prévoyait à l’origine 50 000 – dans 5 200 entreprises.
Au-delà de ces résultats quantitatifs, la Dares montre que l’essentiel des entreprises qui ont bénéficié du dispositif sont de toute façon celles qui ont recruté le plus de jeunes en 2009. Plus de la moitié des embauches de stagiaires concerne le secteur des services aux entreprises : activités juridiques, comptables, conseil de gestion, et surtout informatique.
Conséquence : près des deux tiers des stagiaires “primés” sont des hommes, et 85 % ont un niveau supérieur à bac + 3 (60 % sont issus d’une formation de troisième cycle ou d’une école d’ingénieurs). La prime n’aura donc pas boosté l’emploi des moins qualifiés, premiers touchés par le chômage. Plus d’un recrutement sur deux concerne des postes de cadres. Pour autant, relève la Dares, plus d’un quart des stagiaires « apparaissent surdiplômés par rapport à la catégorie d’emploi sur laquelle ils ont été embauchés ».
