« La formation professionnelle est devenue une cible privilégiée pour les mouvements à caractère sectaire cherchant à acquérir de nouvelles ressources financières, à recruter de nouveaux adeptes et à conquérir des parts d’influence dans l’entreprise ou l’administration », assure Georges Fenech, président de la Miviludes, instance chargée d’« observer et d’analyser le phénomène des mouvements à caractère sectaire, dont les agissements sont attentatoires aux droits de l’homme, aux libertés fondamentales et autres comportements répréhensibles ».

C’est pourquoi la mission a publié, le 9 février, un guide pratique intitulé “Savoir déceler les dérives sectaires dans la formation professionnelle”, à l’occasion d’un séminaire organisé par le ministère chargé de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle et rassemblant les principaux acteurs de la formation. Ce guide est consultable gratuitement sur le site Internet de la Miviludes* et sera également disponible en librairie.

Élaboré avec le concours du ministère, dans le prolongement de la loi du 24 novembre 2009 qui aborde la question de la dérive sectaire, il est destiné à « aider l’ensemble des acteurs de la formation – DRH, responsables de formation, organismes de formation, services de contrôle, salariés… – à repérer et à lutter contre les situations à risque ».

« Sur l’ensemble des formations proposées, 20 % relèvent du “comportemental” ou du “développement de soi”. Or, c’est justement dans ce domaine que le risque sectaire se révèle le plus important, avec celui de la santé, indique Georges Fenech. Quand la recrue, sous couvert de formation professionnelle, accepte d’avance, sans les connaître, des manœuvres dont l’action sur le psychisme est évidente et devient très vite une véritable marionnette dévouée corps et âme au dirigeant du mouvement ou au groupe, alors une telle inhibition et une telle aliénation psychique constituent intrinsèquement une dérive sectaire. » Un autre guide intitulé “Santé et dérives sectaires” paraîtra le 15 mars prochain.