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Enquête

« LES OPCA N’ONT PAS À REMPLACER LES RESPONSABLES FORMATION ! »

Enquête | publié le : 31.01.2012 | L. G.

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« LES OPCA N’ONT PAS À REMPLACER LES RESPONSABLES FORMATION ! »

Crédit photo L. G.

Les Opca peuvent juger de ce qui est légal ou pas, mais certainement pas du bien-fondé d’un programme de formation, assure Bernard Bruche, Pdg de l’organisme éponyme.

« Quel va être l’effet de la réforme des Opca ? Rappelons ce qu’ils étaient avant et les difficultés entre certains d’entre eux, les cabinets de formation et leurs clients : mauvaise communication sur les dossiers à constituer, pas ou mauvaise définition de répartition des pouvoirs… Sur ces sujets aux règles floues, il existe autant de procédures que d’Opca. La loi a donné un pouvoir à ces organisations qui desservent tant les responsables de formation que les organismes, seules les grosses structures s’y retrouvent. La réduction du nombre d’Opca aura au moins un bénéfice : celui de diviser d’autant le nombre de procédures, ce qui améliorera les rapports avec les prestataires de formations. Mais jusqu’où un Opca peut-il aller sans empiéter sur les activités du responsable ou celles de l’organisme de formation ? Le rôle d’un Opca n’est pas de remplacer l’un ou l’autre.

Certains Opca imposent des règles tant aux cabinets de formation qu’aux entreprises en jouant avec les nouveaux textes et les nouvelles prérogatives. Par exemple, des Opca sont des acheteurs de formation et réservent leurs mises en concurrence à des entreprises locales, ce qui permet à des gros du marché qui ont une petite structure de postuler à travers celle-ci : ils peuvent ensuite acheter à moindre coût à des formateurs locaux.

D’autres exigent que les prestataires disposent de salles sur leur territoire : est-ce à l’Opca d’organiser les formations ? Il y a ceux, encore, qui décident pour leurs clients, estimant que telle action de formation, pourtant diffusée à plusieurs milliers de personnes, ne convient pas à leurs adhérents : ils n’hésitent pas à la dénigrer, mais ils acceptent des formations voisines dans d’autres cabinets !

Un Opca peut-il juger ce qui est bon ou pas pour une société ? Il peut juger de ce qui est légal ou pas, mais certainement pas du bien fondé d’un programme. Et lorsque le programme ne lui convient pas, il recherche le plus petit détail pour ne pas en assurer son financement. La réduction du nombre d’interlocuteurs devrait être bénéfique, à condition que les Opca ne se transforment pas en organismes de formation avec les cabinets comme sous-traitants. Il y a une grande différence entre conseiller des actions de formation et les organiser comme le font plusieurs grands organismes.

Ensuite, il faut des règles claires qui ne bougent pas en cours d’année. Certains Opca disent clairement ce dont ils ont besoin. Par contre, avec d’autres, il faut attendre plusieurs mois pour savoir qu’une pièce manque !

Il faut un partage des pouvoirs : l’Opca contrôle la bonne utilisation des fonds, oriente sur certaines actions, mais n’interdit pas à un client d’acheter la formation qu’il estime être la meilleure pour son salarié.

Et enfin, il faut que la circulaire des marchés publics soit respectée par tous les Opca. S’affranchir de ces règles, refuser la transparence et la communication des pièces n’est bon pour personne. »

Auteur

  • L. G.