A partir de la comparaison des économies française et allemande, Henri Lagarde, chef d’entreprise, revient sur le mal français selon lui : un coût du travail trop élevé, une fiscalité qui pénalise les PME, une balance commerciale déficitaire due à la désindustrialisation, un corporatisme qui fait perdre de vue l’intérêt général, un chômage massif, le manque d’exemplarité de nos élites, etc. Toutes raisons qui ne pourront qu’aggraver le déclin des entreprises françaises si rien n’est fait pour y remédier au plus vite par des mesures drastiques, fussent-elles impopulaires.

La compétitivité française s’effondre quand l’Allemagne, à force de rigueur, s’est s’adaptée à la mondialisation. Les PMI, notamment, sont le talon d’Achille de la France. Surnombre de très petites entreprises d’un côté et insuffisamment d’entreprises moyennes de l’autre, car les premières préfèrent souvent freiner leur croissance que franchir le cap juridique, social et fiscal des 50 salariés. Que les craintes pour les TPE de grandir soient justifiées ou non n’est pas la question. Il semble essentiel pour l’État de lever ce tabou, surtout dans un contexte quasi généralisé de méfiance des citoyens vis-à-vis de l’économie de marché. La preuve reste en effet à apporter en France qu’économie de marché et État protecteur peuvent non seulement aller de pair mais encore se renforcer l’un l’autre. Tout un programme ! Le livre d’Henri Lagarde est un appel vibrant à sortir des politiques conjoncturelles pour réformer les composantes structurelles de notre économie, notamment par une révision intégrale de la fiscalité.

France Allemagne

Henri Lagarde, Presse des Mines, 170 pages, 25 euros.