logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Pratiques

AIR FRANCE SIMPLIFIE SON E-LEARNING POUR L’APPRENTISSAGE DES LANGUES

Pratiques | publié le : 24.01.2012 | LAURENT GÉRARD

Image

AIR FRANCE SIMPLIFIE SON E-LEARNING POUR L’APPRENTISSAGE DES LANGUES

Crédit photo LAURENT GÉRARD

Destination Langues ! est l’offre de formations linguistiques en ligne mise en place en 2011 chez Air France avec Digital Publishing.

Depuis avril 2011, Air France (60 000 salariés) utilise les solutions e-learning de Digital Publishing pour former à l’anglais, au français, à l’espagnol, à l’italien et à l’allemand quelque 1 000 collaborateurs stagiaires par an, sur les bases d’Orly et de Roissy, mais aussi pour répondre aux besoins de communication de ses personnels au sol et navigants. Cette démarche est assise sur une plate-forme de formation en ligne baptisée Destination Langues !, centre de ressources linguistiques accessible à tous les apprenants.

« Nous faisions déjà du e-learning avec un produit trop customisé et très compliqué que les salariés n’utilisaient pas, explique Élisabeth Dworkin, responsable du pôle formation langues, interculturel, efficacité professionnelle à Air France. Nous nous sommes mis à la recherche, en automne 2010, d’un produit sur étagère, simple, dont seul le portail d’accueil est customisé. En avril suivant, il était opérationnel. Cette offre s’adresse à des salariés qui souvent travaillent en décalé ou habitent en province. »

Parcours personnalisé

Après un test de prérequis et de niveau (datant de moins d’un an) de 20 à 30 minutes, un parcours est préconisé à chaque collaborateur, selon ses objectifs et contraintes. Les premiers instants de la formation bénéficient du soutien d’un tuteur, soit physique, soit à distance, puis un tutorat à distance est offert de manière permanente. Depuis janvier 2010, les parcours en e-learning reposent sur le cadre européen commun de référence, un référentiel de niveau défini par l’Europe (6 niveaux de A1, débutant, à C2, natif), notamment utilisé par l’éducation nationale.

Aspect particulier de la formule : le DIF est obligatoirement mis dans la balance. « Depuis trois ans, le DIF est consommé pour les formations linguistiques via e-learning », explique Élisabeth Dworkin. S’il s’agit d’anglais, priorité de branche, le DIF est financé par l’Opca Opcalia-Adagio Île-de-France (16 euros de l’heure), sinon il est financé sur le plan de formation de l’entreprise. Autre particularité : c’est un DIF réalisé sur temps de travail pour le personnel au sol, mais hors temps de travail pour les navigants (avec versement de l’allocation de 50 % du net horaire).

Maintien entre 2 sessions de présentiel

Bilan depuis début avril 2011 ? « Très positif », assure Rachel Le Juge, chef de produit efficacité et développement personnel chez Air France : 613 utilisateurs ont été enregistrés depuis cette date, dont 454 utilisateurs en anglais (74 %), 19 utilisateurs en français (3 %), 24 utilisateurs en allemand (4 %), 39 utilisateurs en italien (6 %) et 77 utilisateurs en espagnol (13 %) ; 3 365 heures ont été consommées au total, pour une moyenne de 5 h 40 par personne. Le e-learning remplace désormais le présentiel pour l’italien et l’espagnol.

« J’estime cependant que le e-learning est davantage un produit de maintien plutôt que de montée en compétences, entre deux sessions de présentiel, analyse Élisabeth Dworkin. Mais il est utile, car il nous faut faire plus avec moins de budget. Il n’est pas dans notre objectif de faire majoritairement du e-learning en langue, mais de développer les formules mixtes. Le présentiel reste plus cher, mais peut réunir 10 personnes dans une salle. Une nouvelle langue comme le russe pourrait être introduite prochainement. »

Qu’en est-il de la qualité de l’imprégnation pédagogique ? « Le présentiel est indispensable pour les niveaux débutant à A2, juge la responsable formation. Pour ceux supérieurs à B2, on peut se contenter du e-learning. L’interrogation se porte sur le niveau B1. Au final, le présentiel est plus profitable, mais le e-learning est indispensable pour ne pas perdre les acquis du présentiel. »

Auteur

  • LAURENT GÉRARD