logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enquête

UNE PROFESSION BIEN CONSEILLÉE

Enquête | publié le : 24.01.2012 | M. R.

Les syndicats d’enseignants s’investissent dans le conseil pour aider leurs collègues à gérer leur carrière, par exemple pour obtenir l’agrégation sans passer le concours.

Mutations, permutations, vœux académiques, tables d’extension, bonifications familiales, changement de corps, promotions au grand choix, à l’ancienneté… À l’éducation nationale, le profane et le novice soucieux de leurs carrières y perdent leur latin. Mais les syndicats d’enseignants assurent. Le site du Snes-FSU dit tout sur les mutations, promotions, rémunérations… Celui de l’Unsa propose un guide “mutations” très pédagogique et invite les enseignants à des réunions sur le mouvement.

Service en ligne

La palme revient au Sgen-CFDT, qui a créé Sgen+, service d’informations et de conseils. Il permet de saisir sur Internet une fiche relative à la demande de mutation ou de promotion soumise à la commission administrative paritaire. Les élus Sgen peuvent conseiller : éléments à mettre en valeur dans la lettre de motivation, délais prévisibles pour changer de grade, calcul des barèmes pris en compte… « En commission paritaire, nous croisons nos fichiers avec ceux du ministère, cela permet de déceler d’éventuelles erreurs puis d’informer les intéressés des décisions qui les concernent », déclare Didier Parizot, élu à la commission administrative paritaire nationale des agrégés.

Favorise-t-il ses ouailles présentes sur les “listes d’aptitude” discutées avec l’administration ? Ces listes sont une petite porte d’accès à l’agrégation sans avoir à passer le concours. Les enseignants éligibles (âge et ancienneté) postulent (environ 11 000 chaque année), l’administration en sélectionne environ 1 400, puis la liste passe alors en commission paritaire qui en retient 300. L’âge moyen des promus s’établit autour de 56 ans. « Je valorise les dossiers des enseignants qui ne s’enferment pas dans une simple transmission du savoir mais prennent en compte la progression éducative ou s’investissent dans des actions transdisciplinaires », répond Didier Parizot, qui ajoute : « Face aux inspecteurs généraux et à l’administration, les syndicats peuvent influer sur 10 % à 15 % des dossiers, mais ils restent impuissants à empêcher le passage - heureusement rare - de quelques pistonnés. »

Attirer de nouveaux adhérents

Pour ce militant, l’investissement dans ce service aux enseignants vise clairement à développer le syndicalisme, à attirer de nouveaux adhérents et à fidéliser les anciens. S’il n’évalue pas l’incidence de ces services sur les adhésions, il est en revanche persuadé qu’elle existe. Mais, prévient-il, « les interventions auprès du rectorat ou du ministère, elles, je les réserve aux collègues syndiqués ». Et si l’affaire prend une tournure contentieuse, le service juridique du Sgen prépare les dossiers pour le tribunal administratif ou oriente vers des avocats correspondants pratiquant des tarifs négociés.

TAUX D’ADHÉSION

• 25 % des enseignants.

Source : Dares, 2004.

Auteur

  • M. R.