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Enquête

UNE MISSION D’ASSISTANCE QUASI IMPOSSIBLE

Enquête | publié le : 24.01.2012 | CATHERINE DE COPPET

De plus en plus nombreux, les salariés précaires font partie des publics ciblés par les organisations syndicales. Mais restent difficiles à fidéliser, et donc à accompagner.

Difficile de parler de syndicalisme de services en direction des salariés les plus précaires, c’est-à-dire en CDD, en intérim, saisonniers, voire sans-papiers. Car si de nombreuses organisations syndicales ont fait une priorité de l’action vers ces populations, son efficacité sur le terrain reste un défi quotidien. Les précaires sont d’ailleurs parmi les moins syndiqués : 3 % des CDD et 0,9 % des intérimaires. « C’est une population hétérogène, disséminée et par nature volatile », remarque Richard Dethyre, animateur du forum social des saisonniers du tourisme. À ce titre, l’information et la communication restent les principaux axes de travail des organisations syndicales.

Développer l’action de proximité

Pour les saisonniers, la plupart des grandes confédérations (CFDT, CGT, FO) organisent des bus ou caravanes d’information, et publient des guides et bulletins dédiés, y compris pendant l’intersaison. La CGT propose en outre des permanences juridiques dans ses unions départementales, parfois itinérantes comme dans le Pays d’Auray en Bretagne. La stratégie étant de développer le plus possible l’action de proximité, coordonnée ou non au niveau national. « Nous n’avons pas les mêmes moyens que les entreprises pour nous adresser aux salariés », souligne Catherine Simon, secrétaire fédérale en charge du secteur des services à FO, à propos des salariés intérimaires. La situation évolue au rythme des progrès du dialogue social : depuis 2010, Adecco met ses moyens de communication à disposition des organisations syndicales afin qu’elles puissent s’adresser directement à tous les intérimaires de l’entreprise.

Des salariés peu au fait de leurs droits

Quant aux services rendus à proprement parler, il s’agit surtout d’informer des salariés souvent peu au fait de leurs droits. « Les contrats de travail irréguliers, les heures supplémentaires non payées, le droit au logement bafoué sont des problèmes récurrents », indique Thierry Friconnet, responsable des saisonniers à la CFDT Services.

Les services proposés aux saisonniers sont plus ou moins riches en fonction des secteurs ou de la mobilisation des unions locales. Le syndicat des remontées mécaniques de la CGT a, par exemple, mis en place une carte d’adhérent ouvrant doit à différents avantages : réduction sur les contrats d’assurance, réseau d’avocats à tarif préférentiel, possibilité de souscrire un contrat prévoyance à l’année, envoi d’in-formations à domicile. « On réfléchit à amplifier ces services liés à la carte, indique Antoine Fatiga, délégué du syndicat. Ce qui permettrait aux saisonniers de bénéficier d’autres réductions : pour la santé, certains achats, etc. »

Réactivité exigée

Au niveau confédéral, tous s’accordent sur le fait que l’exigence première pour toucher les publics précaires reste la réactivité en cas de sollicitation. « Certains salariés sont dans des situations limites, si on n’agit pas rapidement », rappelle Thierry Friconnet. Une urgence sociale à laquelle sont également confrontées les organisations syndicales qui défendent les droits des travailleurs sans papiers. La possibilité d’un accompagnement au-delà du travail participe ainsi du débat sur l’offre de services à disposition des salariés précaires.

TAUX D’ADHÉSION

• 3 % des salariés en CDD (y compris fonction publique).

• 6,5 % des salariés en CDI à temps complet.

• 0,9 % des intérimaires (y compris fonction publique).

Source : DARES, 2008.

Auteur

  • CATHERINE DE COPPET