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Enquête

CAPEB ET FFB, CONCURRENTS MAIS COMPLÉMENTAIRES

Enquête | publié le : 24.01.2012 | E. F.

Le secteur du bâtiment, qui compte plus de 300 000 entreprises, est couvert par 2 organisations patronales qui se disputent l’adhésion des TPE en faisant valoir leurs services.

La Capeb (artisanat du bâtiment) et la Fédération française du bâtiment (FFB) ont beau avoir une divergence de fond sur le financement du syndicalisme – la première défend une cotisation obligatoire des employeurs que refuse la seconde –, elles tombent d’accord sur un point : cette querelle n’intéresse absolument pas leurs adhérents. L’important, c’est le service rendu.

Fonctions support des artisans

« À part les grandes entreprises, quelles sont celles qui ont une DRH ? Nous remplissons ce rôle auprès des PME, voilà pourquoi elles adhèrent », explique Bertrand Sablier, délégué général de la FFB. « Bouygues a une DRH, des directions R & D, marketing… Nous voulons être les fonctions support des artisans », renchérit Patrick Liébus, président de la Capeb.

Les deux organisations sont concurrentes, leurs adhérents sont en effet très majoritairement des TPE employant moins de 10 salariés. La Capeb annonce 100 000 adhérents, essentiellement des employeurs de 3 à 7 salariés, contre 57 000 à la FFB, dont 42 000 employant moins de 10 salariés. Mais les services que proposent leurs syndicats départementaux sont complémentaires : la Capeb se concentre sur les questions relatives au métier, la FFB sur le social. « La Capeb a beaucoup misé sur les métiers, explique Jean-Claude Condou, son secrétaire général. Autant, sur les questions fiscales et juridiques, les artisans peuvent trouver des prestataires extérieurs, autant nous sommes presque les seuls à avoir des compétences sur les métiers. » L’offre en la matière prend par exemple la forme d’une documentation ou de rencontres entre les artisans et les fournisseurs. La Capeb annonce « 1 500 collaborateurs ».

Du côté de la FFB, « 80 % des questions posées à nos fédérations départementales portent sur le social – lettres d’embauche, prud’hommes, rédaction d’un contrat d’apprentissage… –, et 20 % sur le marché – impayés, sinistres, TVA, impôt sur les sociétés, normes… » relève Bertrand Sablier, qui compte 900 salariés au niveau national et dans le réseau. Les FFB locales reçoivent 250 000 appels par an de leurs adhérents.

Thierry Ceccon, Pdg de l’entreprise Ceccon Frères à Annecy (300 salariés de la construction, des travaux publics, des carrières et du béton), est l’un d’eux. Il détient par ailleurs un mandat national. Son entreprise, créée en 1936, est un adhérent historique de BTP 74, le syndicat de Haute-Savoie de la FFB et de la FNTP (travaux publics). « Les directions financière et technique appellent régulièrement BTP 74 sur des questions sociales – contrat de travail, paie, IRP, handicap –, sur des questions de contrats – sous-traitance, marchés, indices des prix – et à propos de la formation. C’est plus simple que de chercher soi-même », explique Thierry Ceccon, qui n’a pas de DRH. Mais à partir du moment où il y a un contentieux, il fait appel à un avocat. Même s’il ne connaît pas le montant de sa cotisation, il estime « qu’il s’y retrouve ». Selon lui, des entreprises de toutes tailles recourent à BTP 74.

TAUX D’ADHÉSION : 40 % OU 80 % ?

Le syndicalisme de services pratiqué par la Capeb et la FFB est-il efficace ? Plus ou moins, selon la manière dont on calcule le taux d’adhésion. À elles deux, les deux organisations revendiquent 157 000 adhérents. Bertrand Sablier (FFB) estime que la FFB et la Capeb syndiquent entre 70 % et 80 % des entreprises employant des salariés.

Si on estime, comme Jean-Claude Condou (Capeb), qu’il y a 380 000 entreprises dans le secteur, y compris celles sans salarié, cela fait environ 225 000 entreprises dans la nature, soit un taux d’adhésion de 41 %.

Taux d’adhésion des entreprises à la FFB et à la Capeb : 40 % à 80 % (Sources : FFB et Capeb).

E. F.

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  • E. F.