E & C : L’Observatoire Cegos a présenté la semaine dernière les résultats d’une enquête* permettant de mieux comprendre l’impact des médias sociaux sur l’activité professionnelle. Quel usage les salariés font-ils des réseaux sociaux ?

P. G. : Les salariés sont très présents sur les réseaux sociaux, puisque 61 % déclarent détenir et utiliser un compte Facebook. Les réseaux sociaux professionnels arrivent loin derrière : 9 % pour Viadeo et 6 % pour LinkedIn. Leur usage s’avère plutôt basique, avec une finalité de carnet d’adresses ou de veille. Autre enseignement, les salariés n’ont pas peur de les utiliser. Mais ils ont tendance à s’autodiscipliner : 45 % d’entre eux pensent qu’ils n’ont pas le droit de parler de leur entreprise sur les réseaux sociaux.

E & C : De leur côté, les entreprises ont-elles mis en place des politiques relatives à l’usage des réseaux sociaux par leurs collaborateurs ?

P. G. : Seulement 25 % des responsables de réseaux sociaux affirment avoir mis en place des interdictions. Les craintes vis-à-vis de l’image de l’entreprise restent toutefois limitées. Les salariés s’expriment assez peu sur leur entreprise : seuls 9 % d’entre eux déclarent avoir émis un avis sur leur management.

E & C : Les entreprises expriment-elles le besoin de créer des postes spécifiques de community managers pour renforcer leur présence sur les réseaux sociaux ?

P. G. : Une entreprise sur 2 est déjà présente sur les réseaux sociaux. Pour autant, seules 28 % ont créé un ou plusieurs postes dédiés à la gestion des médias sociaux, surtout les grandes (57 %). Pour l’avenir, ce sont surtout les entreprises moyennes (47 %) qui en ressentent le besoin.

E & C : Le réseau social interne d’entreprise est-il en voie d’expansion ?

P. G. : Seules 23 % des entreprises disposent d’un tel outil, mais on peut estimer que l’adoption de cette nouvelle technologie a été rapide, surtout dans les très grandes structures. Certains freins bloquent encore son expansion : les salariés craignent que l’entreprise accède à leurs données personnelles ou évalue leur performance. Et plus de la moitié des entreprises redoutent l’effet chronophage.