« Si les deux États s’accordent sur le financement du TGV Lyon-Turin, nous changerons d’échelle : 10 000 postes devraient être créés en 2016 », estime Patrick Lescure, directeur de Pôle emploi Rhône-Alpes. Pour ce chantier, une véritable gestion territoriale de l’emploi et des compétences va se mettre en place entre la France et l’Italie. Pôle emploi Rhône-Alpes et son homologue piémontais, l’Agenzia Piemonte Lavoro, ont détaillé, le 20 janvier à Lyon, cet objectif ainsi que la nature de leur coopération baptisée Travail sans frontières (budget : 1,7 million d’euros), dans le cadre du programme européen Alpcotra (Alpes coopération transfrontalière). Depuis 2006, 5 conseillers français et 5 italiens se sont ajoutés aux 10 conseillers Eures (pour l’emploi transfrontalier) de la Commission européenne.
L’équipe organise 2 salons de l’emploi par an, en mars à Turin et en octobre à Albertville, pour les saisonniers du tourisme, de l’hôtellerie-restauration, du BTP et du bien-être. Près de 50 000 d’entre eux y ont participé en 2011, dont 40 %, à Turin, ont été embauchés (la France n’a pas communiqué ses chiffres).
« Nous avons les mêmes saisonnalités des 2 côtés, regrette Antoine Fatiga, représentant de la CGT. Les saisonniers ne peuvent pas alterner. » D’ici à 2015, les 2 agences pour l’emploi vont cependant développer ces salons, notamment en stations. Déjà, Travail sans frontières intègre les 2 régions ainsi que 18 organisations syndicales françaises et italiennes. « Nous devrons aussi coopérer avec le Val d’Aoste, la Ligurie et Paca, assure Gianpietro Ferrarese, directeur de l’Agenzia Piemonte Lavoro. Voire avec toute l’Europe. »
