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ALTICAP ASSOIT LE VARIABLE SUR LES FACTURATIONS-CLIENTS

Pratiques | publié le : 17.01.2012 | SÉVERINE CHARON

Le système de prime sur objectifs de la SSII normande pousse les informaticiens à mieux gérer leur planning et à facturer leur temps au client. Une source de motivation pour les salariés.

Le 1er septembre dernier, Éric Le Goff, président et cofondateur d’Alticap, a décidé de mettre en place un dispositif de prime variable et individualisée pour tous les collaborateurs, afin de compléter la rémunération, jusque-là constituée d’un fixe et d’une prime de bilan annuelle (Alticap n’a pas d’accord de participation ou d’intéressement). Pour lui, il est clair que, dans une PME comme la sienne, la prime variable, c’est le moyen d’augmenter la productivité et l’implication d’un collaborateur.

Née en 2000 du rapprochement de trois cabinets informatiques indépendants, la SSII Alticap opère principalement en Normandie et en Bretagne. Initialement spécialiste de l’installation des logiciels de gestion Sage (paie, gestion commerciale, CRM…), le groupe s’est développé, passant de 5 salariés à sa création à 50 en 2011, en étendant ses prestations au conseil en matière de réseau et de matériel informatiques, et en devenant aussi revendeur d’équipements.

Aider à optimiser l’emploi du temps

Éric Le Goff, longtemps consultant sur le terrain, en mission chez le client, est bien placé pour le savoir : le nerf de la guerre, dans une SSII, c’est le temps facturé aux clients. Le problème est que les informaticiens réalisent des tâches qui ne sont pas payées par la clientèle : hotline, développement de produit, suivi de projet, administration, plannings, etc. Le nouveau système de rémunération variable a été mis en place afin de les aider à optimiser leur emploi du temps et leurs déplacements. En clair, ils sont incités à consacrer au maximum leurs heures de travail auprès des clients.

Les informaticiens qui interviennent pour les entreprises – formateurs-consultants, ingénieurs réseaux ou développeurs – peuvent désormais percevoir une prime variable mensuelle assise sur leur taux de facturation. En pratique, les salariés doivent évaluer chaque mois le temps qu’ils ont passé au service du client. « À partir de treize jours facturés sur un mois calendaire – le niveau du seuil de rentabilité –, il y a versement d’une prime. Treize jours, ce sont 20 euros, quatorze jours, 40 euros, etc. De plus, la prime est progressive : à compter du 17e jour, le bonus passe à 30 euros supplémentaire. »

Part redistribuée à l’équipe

Le bonus maximal est de 200 euros pour un salarié qui affecte à ses clients les vingt journées travaillées du mois.

Pour parer aux critiques et ne pas nuire à l’esprit d’entraide, un quart de la prime revient à l’informaticien tandis que les trois quarts sont affectés à une enveloppe de bonus redistribuée à son équipe. « Les premiers résultats sont probants, estime le président d’Alticap. Les informaticiens pensent plus au résultat financier de l’entreprise et s’impliquent davantage. » Éric Le Goff constate qu’il y a plus d’heures facturées dans les plannings de ses salariés. Résultat : la prime moyenne mensuelle est de 64 euros, à rapporter à un salaire moyen de l’ordre de 2 400 euros.

Phase de test

Pour les commerciaux, une prime variable sur objectifs a également été mise en place. Elle vise à récompenser les efforts de prospection commerciale avec une prime de 20 euros par nouveau client. « Nous avons encore besoin d’un peu de recul pour apprécier son efficacité », précise le président. Enfin, les salariés occupant des fonctions support n’ont pas été oubliés et reçoivent la même prime moyenne que les informaticiens de leur équipe.

Le dispositif est en phase de test pour six mois, mais Éric Le Goff a déjà la prochaine étape en tête : pour inciter ses salariés à se focaliser sur le résultat de l’entreprise, il a programmé en 2012 l’ouverture du capital des entreprises du groupe aux salariés.

Auteur

  • SÉVERINE CHARON