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Schneider Electric fête son millième essaimage

Pratiques | RETOUR SUR… | publié le : 20.12.2011 | AURORE DOHY

Depuis sa naissance en 1994, le programme d’essaimage Schneider Initiatives Emploi a accompagné un millier de salariés vers la création d’entreprise. Le taux de pérennité à trois ans des structures créées s’élève à 80 %.

Le point commun entre un constructeur de maisons normandes en bois, une restauratrice charentaise spécialisée dans les pâtes fraîches et un fabricant pyrénéen d’appareillage industriel électrique ? Anciens salariés de Schneider Electric, ils ont tous bénéficié de l’accompagnement de Schneider Initiatives Emploi (SIE), la structure d’essaimage du groupe industriel français de gestion énergétique.

Le 16 novembre dernier, lors de la quatrième édition du concours Schneider “Vivez l’aventure !”, ces tout jeunes chefs d’entreprise ont reçu un trophée destiné à récompenser et à mettre en valeur leur initiative, sélectionnée notamment sur la base de son potentiel de développement et de son niveau de responsabilité sociétale. À cette occasion, Schneider Electric a également célébré le millième essaimage soutenu par SIE depuis sa création en 1994.

Contribution à un ancrage territorial

Pour Gilles Vermot-Desroches, le directeur développement durable du groupe, SIE contribue à l’« ancrage territorial » de Schneider Electric (22 000 salariés en France répartis sur 37 sites), tout en permettant à des salariés de donner une nouvelle orientation à leur vie professionnelle en créant ou en reprenant une entreprise : « Notre groupe a un intérêt stratégique à la bonne santé des bassins d’emploi dans lequel il est implanté, explique-t-il. Les structures créées par nos ex-salariés, dans leur grande majorité à proximité de nos sites – plus de 300 dans le bassin grenoblois, par exemple –, contribuent à cette santé. »

Accompagnement à la création d’entreprise

Ceux qui franchissent le pas sont indifféremment ouvriers, techniciens ou ingénieurs. Tous, en revanche, ont atteint leur deuxième, voire leur troisième partie de carrière. « Tout salarié souhaitant créer une entreprise peut bénéficier d’un accompagnement, poursuit Gilles Vermot-Desroches. Il existe cependant deux restrictions à cette éligibilité : ne pas engager une démarche dans les trois premières années de son parcours chez Schneider Electric ni dans l’année qui précède son départ en retraite. »

La confidentialité du projet est de rigueur, afin de ne pas pénaliser la carrière d’un salarié qui choisirait, à un moment ou à un autre du processus, de faire machine arrière. L’équipe de SIE (quatre salariés permanents auxquels se greffent régulièrement des étudiants d’école de commerce en année de césure) reçoit 250 à 300 personnes par an pour une centaine de créations effectives.

L’accompagnement financier, de 5 000 à 25 000 euros en fonction des investissements requis et du risque lié au projet, est en moyenne de 15 000 euros. Le soutien financier apporté par SIE peut s’agréger aux incitations à la création d’entreprise prévues dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi. « Dans un contexte de tension sur l’emploi dans un bassin, on constate une légère croissance du nombre de salariés souhaitant créer leur entreprise, relève Gilles Vermot-Desroches. Structure permanente, SIE contribue ainsi aux mesures d’accompagnement d’un PSE. »

Entre 2008 et 2010, 150 des 1 000 départs volontaires souhaités par Schneider Electric ont été réalisés dans le cadre de l’essaimage. Dans ce cadre stricto sensu, les partenaires sociaux sont amenés à suivre chaque dossier. « Même dans ce cas précis, la vocation de l’essaimage dans le groupe est respectée, assure François Tarricone, membre du bureau de la CFDT. Jamais nous n’avons eu à déplorer que SIE soit utilisée pour mettre les salariés plus rapidement dehors. La direction prend un soin particulier à ne valider que des projets qui sont jugés réellement viables. »

Trois ans de suivi

Si rien ne prévoit la réintégration du collaborateur en cas d’échec de son entreprise, SIE assure le suivi des entrepreneurs durant trois ans à compter de leur départ du groupe. Un facteur qui expliquerait, en partie, le fait que 8 structures créées sur 10 sont encore debout à cette échéance (selon l’Insee, 65,9 % des entreprises créées en 2006 existaient encore en 2009). « L’accompagnement par SIE soutient de manière très concrète la démarche des collaborateurs, précise également Gilles Vermot-Desroches. Les salariés qui en bénéficient ont aussi, vraisemblablement, une expérience professionnelle plus importante que la moyenne des créateurs, et le taux de pérennité des entreprises artisanales et industrielles – la majorité des dossiers suivis par SIE – est également supérieur à celui de l’ensemble des nouvelles créations. »

En outre, Schneider enregistre une hausse constante de la création de sociétés dans son propre secteur d’activité – l’électricité –, soit un quart des initiatives soutenues aujourd’hui. « À ses anciens salariés reconvertis, par exemple, en électriciens, le groupe offre un accès privilégié à ses produits et n’hésite pas à les recommander à ses propres clients, indique François Tarricone. Une autre bonne façon de leur mettre le pied à l’étrier. »

Le responsable CFDT approuve également un autre usage de l’essaimage : « Un certain nombre de salariés approchant l’âge de départ à la retraite profitent des possibilités humaines et financières offertes par SIE pour créer une entreprise qu’ils espèrent transmettre à leurs enfants. Eux qui ont atteint le terme de leur carrière endossent ainsi les risques liés à ce projet à la place d’une génération moins favorisée sur le plan professionnel. »

Auteur

  • AURORE DOHY