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Le contrat de mission à durée indéterminée pourrait concerner 5 à 10 % des intérimaires

Actualités | L’INTERVIEW | publié le : 20.12.2011 | ÉLODIE SARFATI

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Le contrat de mission à durée indéterminée pourrait concerner 5 à 10 % des intérimaires

Crédit photo ÉLODIE SARFATI

E & C : Vous avez présenté, le 15 décembre, huit propositions pour créer ou préserver quelque 170 000 emplois. Parmi celles-ci figure la création d’un CDI intérimaire, dispositif récemment évoqué par Xavier Bertrand. Quels intérimaires pourraient bénéficier de ce contrat ?

A. d. I. T. : Ce contrat de mission à durée indéterminée, qui permet d’être rémunéré pendant les périodes d’intermission, pourrait d’abord être proposé à des intérimaires qui occupent des métiers en tension, car il est souhaitable de s’attacher et de stabiliser ces profils. Par la suite, il pourrait concerner davantage de personnes que l’on pourrait former et faire évoluer pour répondre aux besoins des entreprises, par exemple dans le bâtiment. Aujourd’hui, il est très difficile de mettre en place des formations longues entre deux missions d’intérim. Mais c’est envisageable si les personnes sont employées pour une longue durée.

En nous fondant sur les expériences européennes, nous estimons que 5 à 10 % des effectifs intérimaires pourraient bénéficier d’un CMDI, soit environ 50 000 personnes. Toutefois, pour élargir le nombre de bénéficiaires, il faudra envisager des modalités particulières de rupture, car les règles du licenciement ne sont pas adaptées à nos activités.

E & C : Pour mettre en place le CDI intérimaire, vous demandez aussi la suppression du délai de carence et la possibilité de renouveler les missions d’intérim. Cela ne risque-t-il pas d’aboutir à davantage de précarité ?

A. d. I. T. : Non, car nos enquêtes montrent bien que le travail temporaire reste un passage vers le CDI, en particulier pour les jeunes qui construisent ainsi leur début de carrière.

Par ailleurs, les entreprises qui veulent abuser de l’intérim le font déjà, en contournant ces règles. Et d’autres, qui n’ont pas de visibilité pour fixer la durée des missions, sont contraintes d’y mettre un terme, faute de pouvoir les renouveler. Nous sommes persuadés que cela constituerait une réelle avancée pour développer l’emploi.

Pour autant, nous proposons d’expérimenter ces assouplissements sur une période donnée, et auprès d’un public spécifique, celui des jeunes. Nous voulons ainsi démontrer que cela ne génère pas de débordements.

Auteur

  • ÉLODIE SARFATI