Depuis le printemps dernier, Würth France attribue une prime de 1 000 euros à ses managers qui recrutent un travailleur handicapé dans leur équipe. Pour l’instant, l’initiative se focalise sur les chefs de vente, qui sont les responsables n + 1 des vendeurs de terrain. Percevoir l’intégralité des 1 000 euros suppose toutefois de maintenir le salarié handicapé dans l’entreprise pendant au moins un an. 500 euros sont versés à la signature du contrat, l’autre moitié douze mois plus tard. Cette période probatoire n’est pas liée à la pérennisation d’un contrat temporaire puisque, chez Würth France, tous les recrutements s’effectuent d’emblée en CDI. Un gros semestre après son instauration, la prime crée un petit effet de levier : l’entreprise l’a octroyée pour 7 recrutements.

L’équipe commerciale représente la grosse majorité des effectifs de cette société de distribution de produits de fixation : elle se compose de 2 800 personnes sur un total de 3 800 salariés. « C’est donc sur elle qu’il nous faut concentrer nos efforts dans un premier temps, afin de rattraper notre retard en terme d’emploi de travailleurs handicapés », note le DRH, Luc Greth-Merenda. Fin 2010, Würth France employait 50 personnes handicapées, loin du seuil de 6 %, que son recours croissant à la sous-traitance dans le secteur protégé ne suffit pas à atteindre.

« Afin de susciter la prise de conscience collective que le comité de direction a estimé nécessaire, nous avons recherché une mesure simple, qui marque les esprits. D’où la prime avec son montant “rond”, facilement mémorisable », ajoute le DRH.

Est-il possible d’attribuer spécifiquement à une personne le mérite de l’embauche d’un salarié et donc sa reconnaissance en termes financiers ? Oui, dans le cas de Würth France, au processus de recrutement très décentralisé. Les services RH effectuent la présélection et apportent leur expertise en appui, « mais la décision revient bien au chef de vente », expose Luc Greth-Merenda. La nouvelle prime représente un attrait non négligeable pour ces managers de proximité : ils reçoivent une prime annuelle en fonction de leurs ventes, mais pas d’intéressement.

L’entreprise “soigne” aussi ses travailleurs handicapés déjà en poste : un chèque de type emploi-service, doté du même avantage fiscal que celui-ci, et d’un montant allant jusqu’à 1 200 euros par an est versé par l’employeur. Il sert à financer les dépenses d’ordre privé induites par le handicap. Au bout de sept mois d’application, à fin juillet, 35 des salariés concernés l’ont sollicité (soit les deux tiers) et ont chacun reçu une somme très proche ou égale au plafond.

Les actions de Würth France en faveur du handicap font partie d’un programme général d’entreprise sur la diversité, baptisé Open.

• Activité : vente aux professionnels de matériel de fixation et d’assemblage.

• Effectif : 37 54 équivalents temps plein.

• Chiffre d’affaires : 482,4 millions d’euros en 2010.