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Enjeux

En hausse, en baisse

Enjeux | LA CHRONIQUE DE MERYEM LE SAGET | publié le : 06.12.2011 | MERYEM LE SAGET

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En hausse, en baisse

Crédit photo MERYEM LE SAGET

En pleine vigilance sur les aléas des marchés, les directions générales font leurs plans à trois ans : une dose de rigueur en plus, mais sans baisser leur ambition. Résultat, la feuille de route paraît encore plus exigeante. C’est là qu’entrent en scène les managers.

On leur demande bien sûr d’être les premiers garants de la mise en œuvre des plans. Mais aussi d’obtenir l’engagement des collaborateurs. Et de rester adaptables. On voit se profiler des compétences qui seront recherchées, valorisées et d’autres qui passeront au second plan. Les priorités que les entreprises se fixent actuellement vont réclamer des managers de haute qualité. Mais les a-t-on formés, préparés ? De quoi vont avoir besoin les entreprises ?

En hausse, le leadership, cette capacité à inspirer les personnes, les entraîner vers un but et les mettre en condition de donner le meilleur d’elles-mêmes. En déclin, le management par l’autorité, la supériorité des galons, l’obéissance. Plutôt que d’imposer des règles, mieux vaut savoir souder autour d’une vision commune, transmettre de la passion, du sens.

Les entreprises chercheront également des leaders capables de se sentir à l’aise dans l’ambiguïté, les contradictions, les chemins de traverse non cartographiés. Elles apprécieront les managers habitués à l’inconfort, capables de faire face à des logiques de rupture, des situations “jamais vues”, des retournements radicaux de marchés ou de métiers. Le monde de demain ne ressemblera à rien de ce que l’on connaît. Donc en baisse : le besoin d’avoir raison, l’arrogance de l’ego, la nécessité de tout baliser. La stabilité d’un environnement ne viendra pas d’un territoire âprement défendu mais de la solidité intérieure des personnes. Puissance contre pouvoir, deux mondes se confrontent.

Malheureusement, les personnes “solides” ne sortent pas d’un chapeau. À titre personnel, elles ont dû se débrouiller face à l’inconnu, rassembler leurs forces dans des phases de vie difficiles, lâcher la cuirasse de leur ego, accepter leur vulnérabilité. Pour ouvrir une voie nouvelle dans la forêt, être imbu de certitudes n’aide pas. Mieux vaut écouter, observer, avancer à petits pas, s’ouvrir aux autres, tester des choses, tirer la leçon de ses expériences, éviter de reproduire ses erreurs, apprendre. Le chemin intérieur n’est pas différent. Il est fondé sur le désir d’authenticité, l’ouverture à l’inconnu et l’apprentissage.

Demain, il nous faudra tous apprendre plus rapidement. En hausse : les personnes flexibles et adaptables face aux situations inédites. Celles qui savent transmettre à leurs collaborateurs cette souplesse d’esprit, cette capacité à se couler dans l’inconnu comme dans un fleuve, afin d’en comprendre les ressorts principaux. Savez-vous rechercher la compagnie des personnes qui ne restent pas déroutées par l’adversité, les contraintes, les changements de plans, les frustrations ? En baisse : les tatillons, les pessimistes, les râleurs qui s’énervent parce que les plans ont changé.

Devant l’incertitude ou la nouveauté, la tentation fréquente est le repli, la peur. On ne tente plus rien, on attend que les autres passent devant. Si tous les explorateurs de la planète s’étaient terrés dans leur campement lors de leurs moments de doute, des continents entiers seraient encore inexplorés ! À travers les turbulences actuelles, nous apprenons simplement à vivre ensemble, en personnes solides, conscientes des autres, dans un monde fondamentalement interdépendant.

Auteur

  • MERYEM LE SAGET