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Enquête

FORMER POUR ATTIRER DANS LES MÉTIERS DE L’HÔTELLERIE

Enquête | publié le : 29.11.2011 | L. C.

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FORMER POUR ATTIRER DANS LES MÉTIERS DE L’HÔTELLERIE

Crédit photo L. C.

Dans un secteur en forte pénurie, le groupement d’employeurs nantais mise sur la formation de son personnel, notamment au travers de parcours qualifiants. Et développe une politique RH axée sur une logique de gestion des compétences.

Comment faire face à la pénurie de main-d’œuvre dans les métiers de l’hôtellerie et de la restauration, réputés peu attractifs ? Spécialisé dans ces secteurs et travaillant pour de petits hôteliers et restaurateurs en Loire-Atlantique et en Ille-et-Vilaine, le GE Reso a décidé de miser sur la formation et la qualification des salariés mis à disposition : « Nos adhérents avaient notamment de fortes demandes en femmes de chambre pour travailler à mi-temps dans des hôtels ou des résidences hôtelières. Or, comme ces métiers souffrent d’une mauvaise image, nous manquions de personnel à mettre à disposition », explique Marie Morcel, DRH de Reso.

En 2009, le GE a donc décidé de constituer un Geiq (groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification) pour mettre en place des CQP (certificats de qualification professionnelle) d’employé d’étage. Pour trouver des candidates, Reso a visé des personnes éloignées de l’emploi, recrutées par l’intermédiaire de partenaires comme les maisons de l’emploi, les PLIE (plans locaux pour l’insertion et l’emploi) et Pôle emploi. « En leur délivrant une qualification, notre objectif est de les attirer dans ces métiers et de les sensibiliser aux compétences demandées aux employés d’étage. Faire le ménage apparaît simple vu de l’extérieur, mais cela demande une rapidité d’exécution et toute une organisation à prendre en compte en fonction des clients », souligne Marie Morcel.

Ce CQP en alternance de six mois, financé par Opcalia, prévoit 150 heures de cours sous forme de mise en situation et quatre mois d’application en temps partagé dans deux ou trois entreprises adhérentes du groupement. Résultat : sur 30 personnes formées en 2009 et 2010, 20 ont été embauchées par le GE. Un bilan en demi-teinte, mais jugé suffisamment satisfaisant pour que Reso élargisse cette expérimentation à d’autres métiers en tension : en 2011, 20 personnes ont ainsi intégré un CQP de commis de cuisine afin de répondre aux besoins des entreprises utilisatrices.

Toujours dans l’objectif de professionnaliser ses salariés, Reso a revu sa politique de formation, désormais articulée en parcours métiers : stage de deux jours obligatoire en gestes et postures pour les femmes de chambre, en pratiques d’hygiène et de qualité alimentaire pour les cuisiniers mis à disposition dans les entreprises de restauration collective, règles de base de l’orthographe pour les réceptionnistes ou les serveurs en salle… Ces formations bénéficient en moyenne à une vingtaine de salariés par an.

Autre projet en cours : la constitution d’un référentiel de compétences par métier, « sur lequel nous nous appuierons pour mieux déterminer les besoins en formation des salariés lors des entretiens annuels », précise Marie Morcel. À cet outil, prévu pour 2012, s’ajoutera un passeport de compétences pour les salariés, recensant les formations suivies et les compétences développées dans le cadre du temps partagé.

Affiner les besoins

Enfin, ce référentiel servira aussi à mieux affiner les besoins réels des adhérents : « Comme il s’agit de petites structures, elles n’ont pas toujours une vision précise du profil de poste adéquat. Certaines entreprises nous demandent par exemple un chef de rang alors qu’au regard des missions confiées, un simple commis de salle suffirait », illustre la DRH du GE. Au travers de ces différentes actions, le groupement ne cache pas que son objectif principal est de fidéliser des compétences dans un secteur au fort turnover (en moyenne 20 % du personnel quitte chaque année les métiers de l’hôtellerie et de la restauration). La professionnalisation des salariés et l’appui RH aux entreprises adhérentes sont donc primordiaux, souligne Marie Morcel : « Le plus important pour nous est de faire en sorte que les salariés restent dans nos métiers, y compris en étant embauchés à terme par l’un de nos adhérents. » Ce que les PME membres du GE n’hésitent pas à faire : en Loire-Atlantique, 21 % des salariés de Reso ont été recrutés en direct par les entreprises adhérentes en 2011.

RESO

• Date de création : 2003.

• Secteur : hôtellerie-restauration.

• Implantation : siège à Nantes. Présent dans 13 départements.

• Effectif global : 600 salariés, dont 300 en CDI.

• Nombre d’entreprises adhérentes : 950, dont 90 % de PME de moins de 300 salariés.

• Convention collective : hôtellerie-restauration.

Auteur

  • L. C.