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Enquête

DES EMPLOIS PÉRENNES POUR LES SAISONNIERS

Enquête | publié le : 29.11.2011 | L. C.

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DES EMPLOIS PÉRENNES POUR LES SAISONNIERS

Crédit photo L. C.

En maillant les emplois dans des entreprises ayant de forts besoins saisonniers, notamment des entreprises de l’agroalimentaire, ce GE breton arrive à maintenir le cap de 74 % de salariés en CDI.

Cornoualia a été fondé en 2000 à Quimper par 8 entreprises du textile et de l’agroalimentaire (Armorlux, Bonduelle, Armoric…) confrontées à des pics d’activité saisonniers : « Elles se sont rendu compte qu’on pouvait trouver des compléments d’activité pour des opérateurs de fabrication, car ces besoins saisonniers varient selon les entreprises. En mutualisant les emplois, l’objectif était de retrouver le même personnel chaque année, car former les salariés leur prend beaucoup de temps », explique Maryse Le Maux, directrice de Cornoualia.

Dès le début, Cornoualia s’est doté d’un règlement intérieur stipulant la priorité du recours au CDI en temps partagé et le principe d’équité salariale entre les salariés mis à disposition par le groupement et ceux des entreprises utilisatrices. Si Cornoualia n’a aujourd’hui que les trois quarts de ses salariés en CDI en temps partagé, le recours au CDD (pour surcroît d’activité) reste transitoire, assure Maryse Le Maux : « Nous ne prenons en compte que les besoins pérennes de l’entreprise. Si je signe un CDD pour une entreprise utilisatrice, c’est que je suis presque certaine de trouver le mi-temps complémentaire en CDI pour le salarié. » Ainsi, le taux de transformation d’un contrat en CDD vers un CDI à temps partagé serait en moyenne de 90 %, selon la directrice de ce GE. Et concerne surtout des ouvriers de production, qui représentent 60 % des effectifs de Cornoualia. « Ces métiers sont facilement mutualisables, un opérateur pouvant par exemple travailler six mois dans l’agroalimentaire et l’autre moitié de l’année dans l’industrie. En revanche, ce maillage des emplois est plus complexe à mettre en œuvre dans certains cas : si deux PME souhaitent se partager une comptable ou une assistante de paie à la semaine, elles doivent parfois faire des concessions pour arriver à un emploi du temps équilibré. »

Le règlement intérieur de ce GE prévoit aussi un préavis de six mois en cas de désistement d’une entreprise, « le temps de reclasser un salarié au besoin ». Néanmoins, les fins de mise à disposition anticipées demeurent rares : neuf cas recensés en douze ans, dont 7 salariés ayant pu être “replacés” dans une autre entreprise adhérente, selon la direction de Cornoualia.

Formations sur mesure

Comme d’autres GE, Cornoualia mène une politique formation plutôt active, avec 2,8 % de la masse salariale dédiée au plan de formation en 2010. Pour des besoins sur mesure : « Nous finançons des formations techniques pour répondre à l’évolution de la demande des entreprises. Cela va du permis de cariste à des formations permettant d’élargir les missions du salarié, comme un comptable qui se forme à la gestion de la paie, par exemple », illustre Maryse Le Maux. De quoi élargir parfois l’éventail des compétences des salariés du GE ou maintenir leur employabilité.

Le recueil des besoins en formation s’effectue via des entretiens annuels dans l’entreprise, réunissant le salarié, son supérieur hiérarchique et l’un des trois RH du GE. Une façon aussi de conserver des contacts de terrain « et de définir les perspectives d’emploi lorsque le salarié reviendra dans l’entreprise ». Au cours de leur première année de mise à disposition, les salariés du groupement suivent également une journée de formation sur le fonctionnement du travail en temps partagé dispensée par Cornoualia, afin de faciliter leur intégration.

Reste que, comme dans de nombreux groupements d’employeurs, le turnover demeure important : chez Cornoualia, l’ancienneté moyenne des salariés est de quatre ans. Et 30 % d’entre eux quittent le groupement chaque année, « mais, dans la moitié des cas, ils sont embauchés à temps plein par l’une de nos entreprises adhérentes », précise Maryse Le Maux.

Rien n’interdit en effet à une PME d’embaucher en direct un salarié d’un GE. À condition que cette proposition transite par le groupement, précise le règlement intérieur de Cornoualia.

CORNOUALIA

• Date de création : 2000.

• Secteur : multisecteurs (agroalimentaire, industrie, services).

• Implantation : Quimper.

• Effectif global : 130 salariés, dont 74 % en CDI.

• Nombre d’entreprises adhérentes : 98.

• Convention collective : textile.

Auteur

  • L. C.