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« Les réseaux sociaux d’entreprise placent le collaborateur au cœur des échanges »

Enquête | publié le : 22.11.2011 | V. L.

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« Les réseaux sociaux d’entreprise placent le collaborateur au cœur des échanges »

Crédit photo V. L.

→ E & C : Quelles sont les tendances marquantes de cette 14e édition du Prix Intranet ?

G. G. : Tout d’abord, sur 37 dossiers reçus, 12 émanent du secteur public – universités, conseils régionaux et généraux notamment –, ce qui marque un réel intérêt de ces organisations pour se mettre à la page des évolutions des intranets. Comme dans le secteur privé, elles sont confrontées à des candidats et à des collaborateurs qui utilisent au quotidien, à titre personnel, les technologies 2.0. Autre tendance très nette : l’émergence de la notion de réseau social d’entreprise (RSE). Il y a deux ans, le sujet pouvait sembler encore quelque peu marketing. Aujourd’hui, on voit des projets concrets se réaliser autour de plates-formes qui permettent des échanges à la fois descendants, horizontaux, verticaux et transversaux, quels que soient les salariés concernés. Et on constate l’émergence de réseaux sociaux dans des entreprises qui ne sont pas spécialement technophiles.

→ E & C : Qu’est-ce qui pousse aujourd’hui les directions à s’intéresser aux réseaux sociaux d’entreprise ?

G. G. : Les RSE sont utilisés par les DRH et les directions générales pour échanger et communiquer sur des sujets stratégiques ou des projets de développement des compétences. Ils offrent un gain de temps considérable sur le partage de l’information. Leur intérêt réside dans la mise en relation des collaborateurs, quelle que soit leur localisation géographique et fonctionnelle dans l’entreprise. Des échanges entre des collaborateurs qui n’auraient jamais eu l’occasion de se rencontrer sont rendus possibles. Ces fonctionnalités permettent aux salariés de se créer un profil, de mentionner leurs compétences, leurs centres d’intérêt, de noter des informations et de les transférer.

→ E & C : En quoi leur mise en place modifie-t-elle la façon de travailler, de partager l’information et de manager ?

G. G. : Paradoxalement, ces outils remettent l’humain au cœur des échanges au sein de l’entreprise. La transversalité et l’interactivité sont ainsi au centre des objectifs visés, un fonctionnement hiérarchique très cloisonné n’étant plus forcément approprié. Dans un environnement où les salariés peuvent être démotivés, on leur donne la possibilité de prendre des initiatives et d’avoir de bonnes idées, au service du développement et de l’innovation de l’entreprise. Et ils s’engagent en leur nom. Dans les candidatures, nous avons d’ailleurs observé que de plus en plus d’entreprises valident l’information a posteriori, voire n’ont pas de modérateurs. Elles prennent le parti que les collaborateurs sont suffisamment responsables. Les RH doivent alors veiller à ce que ceux qui contribuent fortement, partagent de bonnes pratiques, soient récompensés en interne. Si leurs initiatives ne sont pas valorisées, ils risquent d’arrêter de contribuer. Si le partage de l’information est inscrit dans les missions d’un salarié, son manager pourra très bien en tenir compte au cours de son entretien d’évaluation, par exemple.

→ E & C : Quelles prochaines évolutions des intranets peut-on attendre ?

G. G. : Nous remarquons de plus en plus que la frontière devient floue entre les sites internes et les sites externes. Des RSE tissent des liens avec des communautés et des médias sociaux externes comme Viadeo, LinkedIn, voire Twitter, et de plus en plus d’entreprises créent leurs pages sur ces réseaux. L’évolution peut prendre du temps, car la crainte de perdre la confidentialité de certaines informations demeure. L’accès aux sites intranets en mobilité va aussi se poursuivre. Davantage d’entreprises élaborent des versions dédiées aux smartphones et tablettes, et les collaborateurs pourront de plus en plus accéder à l’ensemble des contenus et applications. Enfin, les entreprises s’équiperont de plus en plus avec des outils tactiles, dans la prolongation des usages de la sphère privée, et auront recours à la vidéo à distance.

Auteur

  • V. L.