logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enjeux

Avant de dire oui, interrogez-vous !

Enjeux | LA CHRONIQUE DE MERYEM LE SAGET | publié le : 22.11.2011 | MERYEM LE SAGET

Image

Avant de dire oui, interrogez-vous !

Crédit photo MERYEM LE SAGET

Ils sont gentils, ils ont envie d’être utiles et ne savent pas dire non. Dans le meilleur des cas, je viens de décrire des personnes qui aiment rendre service, et c’est fort sympathique dans une communauté de travail. Mais la générosité ne fait pas systématiquement le bonheur de celui qui la dispense : car il se retrouve embarqué dans un surcroît d’activité et n’arrive plus à faire face. Il va falloir apprendre à dire non, ce qui n’est d’ailleurs pas incompatible avec la gentillesse.

L’art de dire non commence par ne pas se précipiter. Donc dire : « Je te réponds bientôt » plutôt que « Oui, bien sûr ». En réfrénant un peu la spontanéité, on évite de tomber dans le réflexe conditionné. Cela permet de peser le pour et le contre du oui, d’en visualiser les effets : que se passera-t-il si j’accepte ? Mesurer les conséquences, c’est déjà prendre de la force.

Il y a aussi des cas où le “gentil” prend les devants et se place de lui-même en situation de sauveteur. Comme il est facilement en empathie, il sent le besoin de l’autre et y répond. Sa tendance à rendre service est plus forte que lui. S’il le fait régulièrement, il va progressivement en payer le prix : surcharge de travail, fatigue physique ou émotionnelle, sentiment de ne pas avancer sur ses projets… La vie du sauveteur n’est pas un long fleuve tranquille.

Devant la tentation de dire oui, quatre questions clés issues de l’analyse transactionnelle permettent de clarifier la situation et d’identifier la réponse la plus appropriée :

En ai-je envie ? Attention à la confusion : la question n’est pas « Est-ce que je ressens le besoin de l’autre ? ». Car, dans ce cas, la réponse serait probablement oui ! Se demander plutôt : est-ce que mon cœur en a envie, est-ce que mon intuition me porte dans cette direction, est-ce que je me sens mobilisé ? Si la réponse est positive, reste à explorer la faisabilité.

En ai-je les moyens ? Ce sont par exemple le temps, mais aussi l’énergie, la disponibilité d’esprit, la force émotionnelle, les ressources financières, la capacité à suivre sur la durée. Si je suis sincère avec moi-même, en ai-je les moyens ?

En ai-je la compétence ? Parfois, les personnes vous demandent de l’aide parce qu’elles projettent sur vous que vous savez faire, mais le sujet n’est pas dans votre domaine. Ou bien, l’on souhaite se porter volontaire, mais la barre est placée trop haut. Résultat : on va se stresser et y perdre toute son énergie. Aider par exemple des personnes sur un sujet technique que l’on ne maîtrise pas, soutenir un collègue en dépression alors que le cas relève nettement d’une aide professionnelle, participer à un projet sur lequel on ne se sent pas légitime… autant de fausses pistes qu’il vaut mieux identifier tout de suite avant de s’engager.

Est-ce que l’autre m’a formulé une demande claire et explicite ? Cette quatrième et dernière question est souvent celle qui confronte le mieux la personnalité de type “saint-bernard” à ses réflexes conditionnés. Si l’autre n’a rien demandé, je n’ai sans doute pas à me précipiter à sa rescousse. Et bien sûr, comme dans tout nouvel apprentissage, il faut s’exercer : pratiquer, pratiquer, pratiquer.

Auteur

  • MERYEM LE SAGET