C’est pour créer un « électrochoc dans la R&D » que le plan de restructuration de PSA, précisé le 15 novembre en CCE, cible en priorité les équipes de recherche. « Le fonctionnement de nos équipes de R&D peut être optimisé », justifie en effet le constructeur.

Parmi les 6 000 postes supprimés en France, 3 500 concernent des salariés internes à PSA, qui s’est engagé à ne procéder à aucun licenciement économique ni départ volontaire. Il compte sur 1 500 départs en retraite et 2 000 reconversions. Outre le non-renouvellement de 800 contrats d’intérim, PSA va également mettre un terme à 2 500 contrats d’ingénierie (dont 1 600 dans l’ingénierie-développement et 600 dans l’informatique).

« Les bureaux d’études extérieurs paient un lourd tribut à cette restructuration, souligne Ricardo Madeira, de la CFDT. PSA se dédouane en expliquant que ces salariés restent liés par un CDI à leur employeur, mais personne n’ignore ce qui se produit quand le bureau d’études perd ses contrats. » Le syndicaliste déplore également le projet de PSA de réintégrer les projets concernés : « Les équipes de recherche internes sont déjà débordées. En outre, le budget formation, en chute libre depuis 2008, n’est pas du tout à la hauteur d’un tel enjeu. »

Du côté des bureaux d’études, la prudence reste de mise : « Nous ne sommes pas dans le même cas de figure qu’en 2009, où nous avions été confrontés à un arrêt brutal des programmes de recherche », se rassure Pascal Brier, membre du Syntec Numérique et directeur général adjoint d’Altran.

En parallèle, PSA entame un mouvement d’internationalisation de sa recherche. Après la Chine et le Brésil, le constructeur pourrait en effet bientôt ouvrir un centre de R&D en Inde.