On pourrait imaginer que, dans les cabinets de conseil RH, la gestion des ressources humaines est à la pointe de l’innovation ; en réalité, elle y est quasi inexistante. Focalisés sur l’atteinte d’objectifs commerciaux, les consultants, très diplômés, se révèlent plutôt égocentrés et attachés à leur indépendance. Une population qui, au fond, ne désire pas être managée et qui supporte une GRH a minima. Mais cette situation est en train d’évoluer, au gré de l’intégration de jeunes recrues. Comme dans d’autres secteurs, leurs aspirations ne sont plus exactement celles de leurs aînés : besoin de reconnaissance autre que financière et, surtout, désir de concilier vie professionnelle et vie privée.

Or les rythmes de travail dans le conseil sont réputés intensifs et les leviers de motivation résident principalement dans une rémunération attractive, assortie d’augmentations régulières. Par ailleurs, les carrières progressent par “up or out” - grimper ou partir -, une logique qui atteint ses limites avec un turnover qui tourne à plus de 30 % en moyenne par an ! En outre, le secteur semble moins attirer les jeunes diplômés aujourd’hui, qui, à salaire égal, trouvent de meilleures conditions de travail dans la banque, par exemple. Des constats qui poussent les sociétés de conseil à structurer une véritable GRH.