Le plan d’austérité du gouvernement impose la retraite à 62 ans dès 2017. La décision complique la tâche des DRH, tout juste familiarisés avec les règles de la réforme de juillet 2010.
Les règles de la réforme Woerth à peine comprises, les DRH vont devoir se pencher sur un nouveau calendrier de réforme des retraites : il a été accéléré d’un an pour économiser 100 millions d’euros dès 2012 et 4,4 milliards d’ici à 2016.
C’est la mesure la plus emblématique du deuxième plan d’austérité du gouvernement, qui prévoit un total de 7 milliards d’euros d’économies supplémentaires dès 2012 (et 17,4 milliards d’ici à 2016). Il vise à rassurer les marchés, alors que les prévisions de croissance sur lesquelles se fondait le premier plan (lire Entreprise & Carrières n° 1060) ont été révisées à la baisse de 1,75 % à 1 % ou 0,8 %.
Le nouveau calendrier ajoute entre un et quatre mois de travail aux générations nées entre 1952 et 1955. L’âge légal est porté à 62 ans dès 2017 pour la génération née en 1955, qui devait initialement liquider à 61 ans et huit mois. Celle-ci travaillera donc quatre mois supplémentaires. La génération née en 1954, qui devait prendre sa retraite à 61 ans et 4 mois, partira, elle, trois mois plus tard, à 61 ans et 7 mois. Celle de 1953 qui devait liquider à 61 ans partira deux mois plus tard, à 61 ans et deux mois. Enfin, les salariés nés en 1952 qui devaient partir à 60 ans et 8 mois, travailleront un mois supplémentaire pour partir à 60 ans et 9 mois. Cette mesure va aussi obliger les partenaires sociaux à renégocier les conditions des régimes complémentaires Arrco et Agirc.
Si le Medef a accepté facilement « une mesure qui permet d’équilibrer plus vite le régime des retraites », les syndicats ont considéré pour leur part que les salariés payaient « le signal que le gouvernement veut envoyer aux agences de notation ». Un signal qui pourrait être durci si la prévision de croissance s’effondrait encore.
Le dispositif du fonds national de l’emploi (FNE) a été abrogé par un amendement adopté en première lecture par l’Assemblée nationale dans le projet de loi de Finances 2012. Il confime la fermeture du dispositif à partir de 2012. Les allocataires actuels verraient néanmoins leur revenu de remplacement maintenu jusqu’à leur retraite.