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Enquête

UN PERCO À ABONDEMENT INDEXÉ SUR LE RÉSULTAT

Enquête | publié le : 08.11.2011 | SÉVERINE CHARON

Un Percoi de groupe a permis d’unifier l’épargne pour les salariés de ses six sociétés de métropole, avec des règles d’abondement fixées une fois pour toutes.

En 2007, alors que se profile une nouvelle réforme des retraites, le groupe CFAO, spécialisé dans le transport en Afrique et dans les DOM-TOM, engage une réflexion sur la situation de ses collaborateurs en métropole. Il existe déjà des garanties en matière de santé et de prévoyance, les collaborateurs ont aussi accès à la participation et à l’intéressement, ain­si qu’à un PEE. Une aide de l’employeur en matière de retraite apparaît donc vite comme la piste à suivre. CFAO, à l’époque encore filiale de PPR, est un groupe très hété­rogène. Le projet vise aussi à donner davantage de cohésion aux équipes présentes en mé­tropole : le groupe CFAO n’y compte en effet que 330 collaborateurs dans six sociétés différentes. Les négociations sont donc aussi l’occasion de mettre en place un accord commun aux six entités, avec la création d’une instance de représentation spécifique.

Le management et les RH ont quelques principes en tête : « Nous ne voulions pas nous enfermer dans un système où nous ne pourrions pas revenir en arrière si la situation financière du groupe l’exigeait », explique Thierry Robert, responsable “comp & ben” du groupe.

Effort d’épargnedu salarié

« Le président de CFAO a aussi formulé clairement le souhait que l’aide financière de l’employeur au salarié n’intervienne que si celui-ci faisait un effort d’épargne, ce qui éliminait l’article 83 au caractère trop collectif et obligatoire. » Enfin, pas question que le futur dispositif nécessite de remettre le sujet sur la table et de renégocier avec les partenaires sociaux tous les ans. La possibilité d’une sortie en capital, et pas seulement en rente, fait définitivement peser la balance en faveur de la solution du Perco, ou plus précisément d’un Percoi, propre aux six sociétés métropolitaines. « La DRH a réfléchi aux dispositions particulières qui allaient permettre de lier la contribution de l’entreprise à l’importance de l’effort du salarié et, surtout, à la santé financière du groupe », se souvient Thierry Robert.

La solution imaginée repose sur un abondement progressif, en fonction de l’évolution du résultat opérationnel courant publié chaque année par le groupe. Ainsi, le montant maximum abondé en 2011 pour chaque salarié dépend de l’évolution du résultat entre l’année 2010 et l’année 2009. Cette évolution est connue dès la publication des résultats, en février de chaque année. Avec un résultat en retrait de 10 %, l’abondement est à 1 500 euros au maximum. Pour un résultat stable, l’abondement est de 3 000 euros. S’il progresse de 10 % ou plus, l’abondement monte à 4 500 euros maximum. La règle de calcul de l’abondement individuel est elle aussi aisée à appréhender car exprimée en pourcentage de l’effort d’épargne réalisé par le collaborateur. « C’est une mesure simple et transparente, que tout le monde comprend » se félicite Thierry Robert.

Abondement dégressif

Par ailleurs, l’abondement est dégressif en fonction du montant versé par le salarié. Le Perco est abondé à hauteur de 100 % à concurrence de 1 000 euros, quelle que soit l’origine du versement (volontaire, participation ou intéressement). Ensuite, au-delà de 1 000 euros, seuls les versements volontaires sont abondés, à hauteur de 50 %.

Depuis sa mise en place au 1er janvier 2008, quatre exercices ont été bouclés : deux fois, les conditions ont été remplies pour un abondement à 4 500 euros, une fois pour l’abondement intermédiaire et une fois pour l’abondement plancher. « Neuf salariés sur dix ont adhéré au Percoi CFAO. Chaque année, un salarié sur cinq verse assez sur son plan pour bénéficier de l’abondement maximum. Depuis le démarrage du Percoi, un salarié qui aurait à chaque fois profité de l’abondement maximum aurait reçu sur quatre ans 13 740 euros. »

CFAO

• Activité : import-export, distribution automobile et pharmaceutique en Afrique et dans les Dom-Tom.

• Effectifs : 9 278 salariés, dont 330 en métropole.

• Chiffre d’affaires 2010 : 1,5 milliard d’euros.

Auteur

  • SÉVERINE CHARON