« Un job qui ne vous plaît pas vraiment, c’est tous les matins une baffe dans la gueule. » C’est à partir de cette maxime convaincante et qui en vaut bien d’autres que Nicolas Trüb, ingénieur grassement payé, a quitté son employeur à 29 ans pour se lancer dans l’aventure tumultueuse de la création d’entreprise, des ennuis en cascade et… du plaisir de vivre. C’est d’ailleurs ce dernier ingrédient qui a servi de moteur à ce casse-cou dans son projet de création d’une entreprise d’objets design, qu’il qualifie a posteriori de “low tech” et de “non porteur”.

Prenant le contre-pied des discours convenus sur l’économie et le marketing, Nicolas Trüb glorifie à la fois Karl Marx, pour sa profonde compréhension de la logique capitaliste, et l’économie de marché, en ce qu’elle est la seule qui fasse sa place à l’innovation et à l’esprit d’entreprise qu’il distingue de la logique financière. Cette dernière, en effet, selon l’auteur, parasite en l’état actuel plus qu’elle ne sert la logique entrepreneuriale, dans la mesure où le recours au financement extérieur place l’entreprise sous contrôle et donc porte atteinte à la « pulsion de vie » à l’origine de l’acte de création. Le créateur d’entreprise a, selon lui, besoin du crédit des banques si difficile à obtenir plutôt que d’investisseurs qui plombent sa dynamique.

L’intérêt de cet ouvrage réside certainement dans l’énergie de son auteur à défendre le projet de création d’entreprise comme la seule réponse au sentiment d’injustice et d’aliénation du salarié, l’activité de l’entreprise ayant au fond assez peu d’importance pour lui.

Ma Retraite à 29 ans

Nicolas Trüb, Michalon, 196 pages, 16 euros.