La direction des ressources humaines, mais aussi la paie, le recrutement, la formation, le RRH, les relations sociales, les rémunérations et avantage sociaux : Towers Watson, le spécialiste des politiques de rémunération, a passé au crible pour Entreprise & Carrières les salaires de la fonction RH*.

À travers la dispersion des niveaux de rémunération enregistrés (salaire brut, variable inclus), se lit l’évolution d’une profession dont le cœur est de plus en plus stratégique (DRH, comp & ben, relations sociales…) et requiert de l’expérience, mais dont certaines sous-fonctions considérées comme externalisables ou peu créatrices de valeur sont, à l’inverse, moins bien payées, à l’image… de la paie et du recrutement.

En 2011, les DRH les mieux payés ont émargé à 227 000 euros (quartile supérieur, dans les entreprises de plus de 500 millions d’euros de chiffre d’affaires). Dans ces mêmes entreprises, le salaire médian du patron des ressources humaines atteint 185 000 euros : une rémunération de cadre dirigeant. « Le DRH occupe une fonction de plus en plus valo-risée, il est confronté à des exigences de plus en plus fortes, ce qui explique qu’il siège davantage dans le comité de direction », explique Sofia Kettani, responsable de l’activité conseils en rémunérations de Towers Watson.

Viennent ensuite le comp & ben et le responsable des relations sociales. « Ces postes supposent une formation spécifique et de l’expérience, détaille Sofia Kettani. En outre, les profils correspondants sont assez rares sur le marché. » Signe de l’importance accordée par les entreprises à la gestion des rémunérations, les comp & ben les mieux payés (122 000 euros annuels) font jeu égal avec les DRH des entités moyennes (129 000 euros de salaire médian).

À l’autre bout de l’échelle se situe la paie (44 000 euros pour un confirmé), fonction essentiellement administrative et pour cette raison moins bien rémunérée, et le recrutement (54 000 euros). Entre les deux : le RRH (62 000 euros) et la formation (61 000 euros).

Pour les DRH, la dispersion importante des niveaux de salaire s’explique par la taille de l’entreprise. Le recours à des éléments variables du salaire notamment est d’autant plus fréquent et occupe une part d’autant plus importante dans la rémunération que l’entité est grande. Ainsi, ces éléments variables représentent 15 % du salaire fixe des DRH dans les petites entités, 20 % dans les entités moyennes et 25 % dans les grandes. « De plus en plus d’entreprises généralisent le variable, et ceci est vrai pour la fonction RH », commente Sofia Kettani.

Dans les autres filières RH, les écarts de salaire dépendent principalement de l’expérience et du niveau de poste. Toutefois, le fait d’encadrer une équipe a davantage d’incidence sur le niveau de salaire que l’expérience. Ainsi, l’écart de rémunération entre un recruteur débutant (38 000 euros) et un recruteur expérimenté (54 000 euros) est de 16 000 euros ; tandis que l’écart entre un recruteur expérimenté et un recruteur manager (77 000 euros) est de 23 000 euros. Cela se vérifie dans à peu près toutes les filières (sauf chez les RRH). « Quand on est en situation d’encadrement, il y a davantage de possibilités d’élargir son périmètre de responsabilité », remarque Sofia Kettani. La valorisation des filières d’expert ne concerne guère la fonction RH : pour gagner plus, il faut encadrer plus.

C’est le niveau de rémunération globale des 25 % des DRH les mieux payés des grandes entités.

→ L’enquête Tous les salaires RH 2011, Entreprise & Carrières/Towers Watson distingue les rémunérations globales en fonction de l’expérience : débutant (moins de cinq ans d’expérience) ; spécialiste (plus de sept ans d’expérience) et manager (encadrement de niveau intermédiaire). Ces critères n’étant pas pertinents s’agissant du directeur des RH, la rémunération de ce dernier est segmentée en fonction de la taille de l’entité pour laquelle il travaille : moins de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires ; de 100 à 500 millions d’euros de chiffre d’affaires ; entre 500 millions et 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

→ Les valeurs retenues sont la médiane, ce qui permet de neutraliser les valeurs extrêmes, ainsi que les 1^er et 3^e quartiles. Par ailleurs, les données extraites de la base de Towers Watson proviennent de salariés en poste ; les rémunérations présentées dans les graphiques sont donc des rémunérations réelles et non des rémunérations déclarées.

→ En outre, l’enquête complète, disponible sur notre site*, distingue la rémunération globale, incluant le salaire fixe et le variable ; le salaire fixe, incluant tous les éléments contractuels ; et le salaire variable exprimé en pourcentage du salaire fixe, récompensant la performance individuelle et/ou collective d’un salarié (hors intéressement et participation) au titre de l’année 2010.