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Enquête

L’OPCAMS SE DÉCHIRE

Enquête | publié le : 25.10.2011 | V. G.-M.

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L’OPCAMS SE DÉCHIRE

Crédit photo V. G.-M.

Le temps file et l’Opca des métiers et des services n’a toujours pas choisi de repreneur. L’éclatement le menace. Après le départ de deux branches, la coiffure, branche dominante de l’Opcams, pourrait donner le coup de grâce.

Depuis le projet avorté d’un grand Opca de l’artisanat qui aurait eu les faveurs des branches constituant l’Opcams (artisanat des métiers et des services), celui-ci est toujours sans repreneur à la mi-octobre. Quelque 62 000 entreprises relèvent de cet organisme, dont le collège patronal est composé de représentants de la Cnams (Confédération nationale de l’artisanat des métiers et des services) et auxquels adhèrent des secteurs aussi divers que les ambulanciers, les fleuristes, les serruriers, les bijoutiers ou les esthéticiennes.

Vers l’éclatement

La coiffure, avec un effectif de plus de 110 000 salariés travaillant dans 57 000 salons, constitue la branche dominante de l’Opcams. Elle lui a versé, en 2011, 14,6 millions d’euros de contributions, sur une collecte totale de 24,6 millions. Et c’est de la coiffure que pourrait survenir l’éclatement final de l’Opcams, qui a déjà été quitté par deux branches : l’ameublement, qui s’est rapproché du nouvel Opca 3 + (bois-ameublement, papier-carton, matériaux pour la construction et l’industrie), et par la blanchisserie-pressing, qui a choisi le Forthac (textile-habillement), qui lui-même a rejoint Opcalia. Les fleuristes et les salons d’esthétique songent eux aussi à quitter l’Opcams. Ce scénario n’est pas sans rappeler celui de l’Opcad (commerce de l’alimentation en détail), dont les branches se sont réparties entre plusieurs Opca.

Après avoir d’abord opté pour l’Opca PL (professions libérales), qui n’a pas donné suite fin juillet, l’Opcams s’est rapproché d’Agefos-PME, « mais celui-ci ne s’engageait pas à reprendre tout le personnel composé de 68 personnes », explique Bruno Lefebvre, président (Cnams) de l’Opcams. En fait, les branches de l’Opcams se présentent individuellement auprès du repreneur et, pour Agefos-PME, cela revient à une dévolution partielle : « Il n’y a donc pas de raison de reprendre tout le personnel, à moins que l’Opcams puisse prouver que tel salarié est affecté à telle branche », explique-t-il. Agefos-PME a fait deux propositions à la Cnams : créer une bourse de l’emploi au sein de l’Opcams pour aider au reclassement des personnels non repris, et accueillir les branches au sein de deux sections paritaires professionnelles distinctes : une SPP coiffure et une SPP multibranches. Refus de la Cnams et décision de la coiffure d’étudier pour son propre compte les propositions d’Agefos-PME par l’intermédiaire de sa commission mixte paritaire.

Problème : la coiffure compte deux organisations patronales. Le Cnec (Conseil national des entreprises de coiffure – salons sous enseigne) est adhérent de la CGPME, et la FNC (Fédération nationale de la coiffure – salons indépendants) est adhérente de l’UPA. Le premier souhaite rejoindre Agefos-PME, la seconde se rallie au nouveau choix de la Cnams : Opcalia.

Plan de sauvegarde des emplois

D’après Michèle Duval, secrétaire générale du Cnec, Opcalia, pas plus qu’Agefos-PME, ne se serait engagé à reprendre l’intégralité du personnel. Un plan de sauvegarde des emplois a été examiné le 12 octobre par le conseil d’administration et va être soumis au comité d’entreprise. C’est sur cette base qu’Opcalia étudiera les conditions d’accueil des effectifs restants. Face à cette incertitude, le personnel s’est récemment mis en grève.

Un autre point pourrait peser lourd dans le choix du repreneur : les frais de gestion de l’Opcams, qui s’élèvent à 23,4 % du montant de la collecte, bien supérieurs au taux autorisé de 9,9 % ! La DGEFP connaissait pourtant la situation depuis des années.

Quelle issue à cet imbroglio ? Le président de l’Opcams est optimiste sur l’avancée des discussions avec Opcalia, avec lequel des réunions décisives doivent avoir lieu cette semaine. Ce dernier proposerait une seule SPP pour l’ensemble des branches avec une sous-commission coiffure. De son côté, le Conseil national des entreprises de coiffure n’abandonne pas l’idée de rejoindre Agefos-PME, « qui semble le plus proche des préoccupations de la branche constituée de très petites entreprises, qui est de surcroît déjà agréé et organisé, et qui propose de créer une SPP coiffure, ce qui permettra à la coiffure de poursuivre sa politique de revalorisation, qui passe par ses outils de formation ».

Quel sera le choix de la Fédération nationale de la coiffure ? Une réunion de la Commission paritaire nationale de l’emploi et de la formation professionnelle de la coiffure fixée au 25 octobre devra tenter de dégager une position dominante.

Auteur

  • V. G.-M.