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Il faut en finir avec les techniques de déstabilisation en recrutement

Actualités | L’INTERVIEW | publié le : 25.10.2011 | MARTINE ROSSARD

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Il faut en finir avec les techniques de déstabilisation en recrutement

Crédit photo MARTINE ROSSARD

E & C : Un documentaire “La gueule de l’emploi” diffusé récemment par France 2 montrait des candidats au recrutement placés dans des situations humiliantes. Ces pratiques sont-elles courantes ?

A. G. : Les modes opératoires des cabinets de recrutement se sont améliorés depuis une dizaine d’années. Néanmoins, nous pouvons constater des pratiques à deux vitesses. D’une part, des relations haut de gamme avec les candidats très recherchés - management, experts ou secteurs en tension. D’autre part, des traitements de masse, parfois vécus comme humiliants, pour des fonctions où les entreprises ont pléthore de candidats. La pression du délai et du résultat, ainsi que le mode de facturation au succès par les cabinets ne font qu’exacerber ces dérives. Il faut en finir avec les techniques de déstabilisation en entretien collectif et individuel. Nous devons replacer l’humain au cœur de notre métier de recruteur.

E & C : Comment le milieu RH accueille-t-il votre proposition de mettre en place une haute autorité du recrutement, susceptible d’agir comme instance de médiation ?

A. G. : Beaucoup de professionnels du recrutement partagent mon indignation face aux pratiques révélées par le reportage, et ils sont intéressés par mes propositions. Nous allons organiser prochainement des réunions de travail à ce propos. Mes confrères sont également intéressés par l’idée d’organiser des “assises du recrutement” afin de définir un plan d’actions de progrès de la profession à cinq ans. Il faut aussi revoir la loi du 31 décembre 1992, pour en finir avec l’utilisation de techniques non valides telles que l’astrologie ou la graphologie.

E & C : Vous proposez une charte, mais la profession ne s’est-elle pas déjà dotée de règles éthiques ?

A. G. : Cette charte serait différente des codes de déontologie unilatéraux déjà existants, comme ceux du Syntec, car elle irait beaucoup plus loin et serait tripartite entre les cabinets de recrutement, les entreprises clientes et les candidats. Elle serait signée par tous. L’idée est que ce document présente les engagements des recruteurs et soit remis au candidat, qui devra en accuser réception.

Auteur

  • MARTINE ROSSARD